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Léonard de Vinci
1452 - 1519
Peintre Italien
  Biographie
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Biographie Léonard de Vinci (1452-1519)
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En 1502, Léonard a dessiné un pont de deux cent quarante mètres dans le cadre d'un projet de génie civil pour le sultan ottoman Bayezid II d'Istanbul. Ce pont était
destiné à franchir l'embouchure du Bosphore, connue sous le nom de la « Corne d'Or ». Beyazid ne poursuit pas le projet, car il estime que cette construction serait
impossible. La vision de Léonard a été ressuscitée en 2001 quand un petit pont conçu selon ses idées a été construit en Norvège. Le 17 mai 2006, le gouvernement turc a
décidé de construire le pont de Léonard pour la Corne d'Or.
Pendant la majeure partie de sa vie, Léonard a été, comme Icare, fasciné par le vol. Il a produit de nombreuses études sur ce phénomène en s'inspirant des oiseaux et
des plans de vol de plusieurs appareils, dont les prémices d'hélicoptère nommées la « vis aérienne », le parachute et une sorte de deltaplane20 en bambou. Sur ce nombre,
la plupart étaient irréalisables, mais le deltaplane a été construit et, avec l'ajout un empennage pour la stabilité, a volé avec succès. Néanmoins, il semble probable
qu'il estimait que les systèmes proches des chauves-souris avaient le plus gros potentiel. Il inventa également la soufflerie aérodynamique pour ses travaux.
Le musée du clos Lucé à Amboise, le musée Il Castello situé au château de comtes Guidi de Vinci et le Musée des Sciences et des Techniques Léonard de Vinci de Milan
contiennent de nombreuses maquettes, des objets grandeur nature établis sur l’étude de ses carnets et des explications sur son travail.
De Vinci a également étudié l'architecture. Il est influencé par les travaux de Filippo Brunelleschi et a projeté de surélever le baptistère Saint-Jean de Florence ou
de créer une tour-lanterne pour la cathédrale de Milan. Il utilise souvent la forme octogonale pour les bâtiments religieux et le cercle pour les militaires. À la suite
de la peste qui frappe Milan vers 1484 et 1485, il conçoit une ville parfaite théorique avec des axes de circulation optimaux et des conditions de vie de qualité, sa
vision n'est pas marquée par des distinctions sociales, mais fonctionnelles, tels des organes dans un corps humain. Il travaille également sur les jardins. Néanmoins,
beaucoup de ses travaux sur l'architecture seront perdus.
Méthode de Léonard de Vinci :
Léonard de Vinci a un besoin de rationaliser inconnu jusqu’alors chez les techniciens. Avec lui la technique n’est plus affaire d’artisans, de personnes ignorantes et
de traditions plus ou moins valables et plus ou moins comprises par ceux qui étaient chargés de l’appliquer. George Sarton, historien des sciences, indique que Léonard
de Vinci a recueilli une « tradition orale et manuelle, non une tradition littéraire ».
C’est d’abord par les échecs, par les erreurs, par les catastrophes qu’il essaie de définir la vérité : les lézardes des murs, les affouillements destructeurs des
berges, les mauvais mélanges de métal sont autant d’occasions de connaître les bonnes pratiques.
Progressivement, il élabore une sorte de doctrine technique, née d’observations bientôt suivies d’expériences qui furent parfois conduites sur de petits modèles.
Harald Höffding présente sa pensée comme un mélange d’empirisme et de naturalisme. En effet, si pour Léonard de Vinci « La sagesse est la fille de l'expérience », elle
permet de vérifier constamment ses intuitions et théories, car « L'expérience ne se trompe jamais ; ce sont vos jugements qui se trompent en se promettant des effets
qui ne sont pas causés par vos expérimentations ».
La méthode de Léonard de Vinci a certainement consisté dans la recherche de données chiffrées et son intérêt pour les instruments de mesure en témoigne. Ces données
étaient relativement faciles à obtenir dans le cas des poutres en flexion par exemple, beaucoup plus compliquées dans le domaine des arcs ou de la maçonnerie. La
formulation des résultats ne pouvait être que simple, c’est-à-dire exprimée le plus souvent par des rapports. Cette recherche effrénée de l’exactitude est devenue la
devise de Léonard de Vinci, « Hostinato rigore - obstinée rigueur ». C’est néanmoins la première fois qu’on voit appliquer de telles méthodes dans les métiers où on dut
longtemps se contenter de moyens irraisonnés d’appréciation.
Ce faisant, Léonard en est arrivé à pouvoir poser des problèmes en termes généraux. Ce qu’il cherche avant tout ce sont des connaissances générales, applicables dans
tous les cas, et qui sont autant de moyens d’action sur le monde matériel. Pour autant sa « science technique » reste fragmentaire. Elle s’attache à un certain nombre
de problèmes particuliers, traités très étroitement, mais il y manque encore la cohérence d’ensemble qu'on trouvera bientôt chez ses successeurs.
Pour lui, cette recherche dans tous les domaines de la science et de l'art est normale, car tout est lié. Sa curiosité et son activité perpétuelle constituent le moyen
de garder un esprit vivace, car « Le fer se rouille, faute de s'en servir, l'eau stagnante perd de sa pureté et se glace par le froid. De même, l'inaction sape la
vigueur de l'esprit ». Léonard de Vinci considère la peinture, par exemple, comme l'expression visuelle d'un tout ; l'art, la philosophie et la science sont, selon lui,
indissociables et pouvant expliquer en partie son approche de polymathe et « Qui blâme la peinture n'aime ni la philosophie ni la nature ». En proposant une « synthèse
par la beauté », Léonard de Vinci illustre à lui seul ce que fut le grand courant d'innovation de la Renaissance.
Cependant, cette tentative de grande synthèse - art-science - fût un échec et marqua la séparation « croissante et définitive » des domaines que sont l’art et les
sciences, et marque ainsi le début de l’âge moderne.
Morale et éthique :
Léonard de Vinci pense que l'homme doit s'engager activement à combattre le mal et faire le bien, car « Celui qui néglige de punir le mal aide à sa réalisation ». Il
indique également qu'il ne se fait aucune illusion sur la nature de l'homme et de la façon dont il pourrait utiliser ses inventions, comme il le fait en préambule à une
présentation du sous-marin :
« Je ne décris pas ma méthode pour rester sous l'eau ni combien de temps je peux y rester sans manger. Et je ne les publie et ne les divulgue pas, en raison de la
nature maléfique des hommes, qui les utiliseraient pour l'assassinat au fond de la mer en détruisant les navires en les coulant, eux et les hommes qu'ils transportent. »
Léonard de Vinci place également la récompense morale bien au-dessus des récompenses matérielles :
« Ce ne sont pas les richesses, qui peuvent être perdues. La vertu est notre vrai bien et la vraie récompense de son possesseur. Elle ne peut être perdue, elle ne peut
nous abandonner, sauf quand la vie s'enfuit. »
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