|
|
Léonard de Vinci
1452 - 1519
Peintre Italien
  Biographie
|
 
|
Biographie Léonard de Vinci (1452-1519)
Page 9
Ces carnets de notes — initialement des feuilles volantes de différentes tailles et de différents types, données par ses amis après sa mort — ont trouvé leur place dans
les collections importantes comme celles exposées au château de Windsor, au Musée du Louvre, à la Bibliothèque nationale d'Espagne, à la Bibliothèque ambrosienne de
Milan, au Victoria and Albert Museum et à la British Library de Londres. La British Library a mis une sélection à partir de ses notes (BL Arundel MS 263) sur l'Internet
dans les pages de son site abordant ce chapitre. Le Codex Leicester est le seul grand travail scientifique de Vinci qui soit entre les mains d'un propriétaire privé
(Bill Gates).
Les journaux de Léonard semblent avoir été destinés à la publication, car beaucoup de feuilles ont une forme et un ordre qui en faciliteraient l'édition. Dans de
nombreux cas, un seul thème, par exemple, le cœur ou le fœtus humain, est traité en détail à la fois dans les mots et les images, sur une seule feuille. Ce mode
d'organisation minimise également la perte de données dans le cas où les pages seraient mélangées ou détruites. La raison pour laquelle ces journaux n'ont pas été
publiés alors que Léonard était encore en vie est inconnue, mais certains estiment que la société n'était pas prête pour cela, notamment l'Église vis-à-vis de ses
travaux anatomiques.
Etudes scientifiques :
L'approche de la science par Léonard est très liée à l'observation : si « la Science est le capitaine, la pratique est le soldat ». Sa science, ses recherches
scientifiques ne portent exclusivement que sur les parties qu'il a pratiquées en technicien. Léonard de Vinci a essayé de comprendre un phénomène en le décrivant et en
l'illustrant dans les plus grands détails, en n'insistant pas trop sur les explications théoriques. Ses études sur le vol ou le mouvement de l'eau sont sans doute ce
qu'il y a de plus remarquable à ce sujet. Comme il manquait d'instruction initiale en latin et en mathématiques, les chercheurs contemporains ont largement ignoré le
savant Léonard, bien qu'il ait appris par lui-même le latin.
Dans les années 1490, il a étudié les mathématiques à la suite de Luca Pacioli et a fait une série de dessins de solides réguliers dans une forme squelettique afin de
les faire graver pour son livre Divina Proportione (1509). Il est alors particulièrement fasciné par l'idée de l'absolu et de l'universel. Cependant, sa culture
mathématique est celle d'un praticien : elle a les objectifs limités des abacistes de son temps, il pénètre avec peine la géométrie des Grecs, sa perspective est celle
de tous les théoriciens de son temps. Néanmoins, au-delà du simple aspect géométrique de la représentation de la perspective, il propose dans son Traité de la Peinture,
une triple définition de la perspective :
1° : perspective linéaire (diminution de la taille des objets proportionnellement à leur distance à l'observateur, perspective géométrique ss),
2° : perspective des couleurs (atténuation des couleurs proportionnellement à leur distance à l'observateur),
3° : perspective d’effacement (diminution de la précision des détails proportionnellement à leur distance à l'observateur).
Également, Léonard a conçu un instrument à système articulé destiné à construire une solution mécanique du problème d'Alhazen, problème essentiellement technique, et
qui témoigne d'une connaissance approfondie des propriétés des coniques.
De même, la mécanique de Léonard est celle de ses contemporains, avec ses faiblesses, ses incertitudes, ses erreurs et il ne paraît pas qu'il ait apporté beaucoup de
découvertes en la matière. Sa physique est assez confuse et vague. Il ne fut certainement jamais artilleur et n'a pas de théorie relative à la balistique. Pourtant,
comme l’attestent certains de ses schémas, Léonard de Vinci eut peut-être l’intuition, comme on pouvait l’observer sur un jet d’eau, qu’il n’existait pas de partie
rectiligne dans la trajectoire d’un projectile d’artillerie contrairement à ce qui était couramment admis à l’époque. Mais il s’arrêta très vite sur une voie que
Tartaglia puis Benedetti allaient suivre et qui mena à Galilée.
Si Alberti ou Francesco di Giorgio Martini se préoccupèrent de la solidité des poutres, jamais ils n’avaient cherché de formulations mathématiques. Léonard de Vinci
s’intéresse au problème de la flexion, sans doute à l’aide d’expériences, et parvient à définir des lois, encore imparfaites, de la ligne élastique pour des poutres de
différentes sections, libres ou encastrées dont le problème de Galilée (problème du balcon). Ce faisant, il élimine le module d’élasticité et le moment auquel avait
pourtant fait allusion Jordanus Nemorarius.
Sa chimie se borne à la mise au point d'un alambic et aux quelques recherches d'alchimie qu'il pratiqua à Rome.
Paul Valéry met en avant la manière dont Léonard de Vinci a découvert intuitivement, par l'observation, « le premier germe de la théorie des ondulations lumineuses »,
sans cependant pouvoir la valider de manière expérimentale : « L'air est rempli d'infinies lignes droites et rayonnantes, entrecroisées et tissées sans que l'une
n'emprunte jamais le parcours d'une autre, et elles représentent pour chaque objet la vraie forme de leur raison (de leur explication). ».
Léonard de Vinci étudia aussi beaucoup la lumière et l'optique ; en hydrologie, la seule véritable loi qu'il ait formulée est celle du débit des cours d'eau.
Il semble que, à partir du contenu de ses carnets, il ait envisagé de publier une série de traités sur une grande variété de sujets. À plusieurs reprises il mentionne
un projet de traité de l'eau, mais qui paraît avoir été si considérable dans sa pensée qu'il semblait irréalisable. Un traité d'anatomie aurait été observé au cours
d'une visite par le secrétaire du cardinal Louis d'Aragon en 1517.
Son élève Francesco Melzi, chercha à reconstituer le Traité de la peinture que Léonard de Vinci avait projeté toute sa vie d'écrire. Il compila pour cela les aspects de
son travail sur l'anatomie, la lumière et les ombres, les drapés, les paysages. Une édition partielle et incomplète du travail de Francesco Melzi parut en 1651, en
italien, puis en français. Charles Le Brun présenta l’édition française du Traité de la peinture aux membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture comme le
livre qui devait leur servir désormais de référence (malgré les critiques d‘Abraham Bosse et le scepticisme de Félibien). C’est ainsi que Léonard de Vinci fut
transformé « en précurseur de la pensée académique », selon la formule de Daniel Arasse.
Suite page 10
Page
  
1  |
2  |
3  |
4  |
5  |
6  |
7  |
8  |
9  |
10  |
11  |
12  |
|
 
|
|
|
|