Camille Pissarro
1830 - 1903
Peintre Français
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Biographie Camille Pissarro (1830-1903)
Jacob Abraham Camille Pissarro, dit Camille Pissarro, né à Saint-Thomas (Îles Vierges) le 10 juillet 1830 et mort à Paris le 13 novembre 1903, est un peintre
impressionniste puis néo-impressionniste français, père de Lucien Pissarro.
Connu comme l'un des « pères de l'impressionnisme », il a peint la vie rurale française, en particulier des paysages et des scènes représentant des paysans travaillant
dans les champs, mais il est célèbre aussi pour ses scènes de Montmartre, et ses scènes autour du Louvre et des Tuileries, où il descendait. À Paris, il eut entre autres
pour élèves Paul Cézanne, Paul Gauguin, Jean Peské et Henri-Martin Lamotte.
Pissarro est aussi un théoricien de l'anarchie, fréquentant assidument les peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartiennent au mouvement anarchiste. Il partage cette
position avec Gauguin, avec lequel il aura par la suite des relations tendues.
La production de Pissarro est inégale. Ses paysages ou ses baigneuses sont parfois marqués d'une certaine mièvrerie, alors qu'il accomplit par ailleurs des œuvres
éblouissantes (La Meule, Pontoise, La Route d'Ennery). En 1896, le peintre déclarait : « Nous ne demandons pas mieux que d'être classiques, mais en le trouvant par notre
propre sensation, oh! que c'est différent ! »
Sa vie, son oeuvre :
Camille Pissarro est né le 10 juillet 1830 à l'île Saint-Thomas aux Antilles, alors possession danoise, où ses parents possédaient une entreprise florissante de
quincaillerie dans le port de Charlotte-Amélie, ce qui lui confère la nationalité danoise, qu'il gardera toute sa vie. Son père Frédéric, d'origine portugaise mais né à
Bordeaux, est de nationalité française. En 1842, à douze ans, Camille part étudier en France à Passy, à la pension Savary dont le directeur l'encourage à cultiver ses
dons pour le dessin, puis retourne en 1847 dans son île natale où son père l'initie au négoce et où il reste cinq ans à travailler dans le commerce familial. En 1852,
désireux de « rompre le câble qui l'attache à la vie bourgeoise », il part pour Caracas, au Venezuela, avec un ami, Fritz Melbye, artiste danois qui marque profondément
son destin. Il y demeure jusqu'en 1854 à peindre et dessiner, puis rentre à Saint-Thomas pendant un an dans l'entreprise familiale. C'est en 1855 que Camille Pissarro
renonce définitivement au commerce. En octobre 1855, année de l'Exposition universelle, il arrive à Paris pour y étudier et s'installe dans sa famille à Passy. Il ne
retournera jamais aux Amériques.
À Paris, il rencontre Corot, avec qui il étudie, découvre Delacroix, Courbet, Ingres et Dabuigny. Il fréquente quelques ateliers de l'École des Beaux-Arts, où
l'enseignement reste académique et « ingriste », mais il est surtout attiré par Millet pour ses thèmes de la vie rurale, par Courbet pour son renoncement au pathos et au
pittoresque, et par la liberté et la poésie des toiles de Corot. Il travaille alors dans l'atelier d'Anton Melbye (en) et peint sur le motif à Montmorency. Entre 1859 et
1861, il fréquente diverses académies, dont celle du père Suisse, où il rencontre Claude Monet, Ludovic Piette, Armand Guillaumin et Paul Cézanne, qu'il encourage. En
1863, Cézanne et Zola visitent son atelier à La Varenne et, en 1865, il séjourne à La Roche-Guyon. Exposant aux Salons de 1864 et 1865, il s'y présente comme l'« élève
d'Anton Melby et de Corot ».
En 1860 Julie Vellay, fille de viticulteurs de Bourgogne, entre comme domestique chez les Pissarro. Elle deviendra la compagne de Camille mais il ne l'épousera que des
années plus tard, à Londres. Le père de Camille, scandalisé par cette mésalliance, lui coupe les vivres.
   - Pontoise, Louveciennes et Londres :
Camille Pissarro vécut à Pontoise de façon parfois intermittente entre 1866 à 1883 et y composa un grand nombre de peintures, dessins et gravures. Selon Christophe
Duvivier12 le choix de Pontoise s'expliquait par le fait qu'aucun autre peintre n'y ayant encore associé son nom, Camille pouvait donc éviter d'apparaître comme le
disciple d'un autre paysagiste. À cette époque il a trente-six ans et affirme la maturité de son art. Il s'est brouillé avec Corot et ne se présente plus comme son
élève. En outre la ville est proche de Paris par le chemin de fer, les paysages fluviaux, ruraux et urbains y sont variés. Enfin le docteur Gachet, ami de Pissarro,
s'était installé à Auvers-sur-Oise, non loin de Pontoise, quelques mois plus tôt.
Pissarro vit à Pontoise de 1866 à 1869 de manière épisodique. Sa situation financière est difficile. Il peint des enseignes pour faire vivre sa famille. En 1869, il
s'installe avec sa compagne et leur première fille à Louveciennes. Il doit fuir avec sa famille et abandonner son atelier devant l'avance des troupes prussiennes, à
l'automne 1870 lors de la guerre avec les Prussiens. Il se réfugie chez Piette à Montfoucault dans la Mayenne et s'exile à Londres, où il retrouve Daubigny et Monet et
fait la connaissance du marchand Paul Durand-Ruel. De retour à Louveciennes au printemps 1871, il découvre que son atelier a été pillé et qu'il ne lui reste plus qu'une
quarantaine de toiles sur près de mille cinq cents. Il peint une seconde série de toiles à Louveciennes, les plus nombreuses à nous être parvenues, jusqu'à la fin du
printemps 1872. C'est à Louveciennes, et à Londres en partie, qu'il acquiert et perfectionne son style impressionniste. Il s'installe à nouveau à Pontoise en 1872 et y
reste jusqu'en 1882.
   - Pissarro et Daubigny :
Entre 1866, date du premier séjour de Pissarro, et 1878, date de la mort de Daubigny, les deux hommes se côtoient sur les bords de l'Oise, Daubigny s'étant installé à
Auvers-sur-Oise dès 1861. Aîné de Pissarro de treize ans, Daubigny, « le peintre merveilleux et véridique des bords de la Seine et de l'Oise » selon Zola, fait alors
figure de maître des bords de l'Oise. Mais Pissarro évite soigneusement d'apparaître comme l'un de ses disciples : il ne se rend que rarement à Auvers et se distingue de
son aîné en évitant de prendre pour thème de ses peintures les bords de l'Oise, qu'affectionne Daubigny. Néanmoins, ainsi que le souligne Christophe Duvivier, il
s'intéresse à Daubigny tout comme celui-ci suit de près le travail de Pissarro et Monet, qu'il présente à Durand-Ruel à Londres en 1870.
   - Pissarro et Cézanne :
Pissarro et Cézanne collaborent entre 1872 et 1881. Pissarro encourage Cézanne à peindre en plein air, et les deux artistes travaillent souvent côte à côte et sur les
mêmes motifs à l'Hermitage, à Valhermeil.
   - Pissarro et Gauguin :
En 1879, Gauguin, qui lui a acheté des toiles, vient travailler avec lui à Pontoise. Il collabore avec Degas dans le domaine de la gravure et pendant l'été 1881,
Cézanne, Gauguin, Guillaumin, sont à Pontoise à ses côtés. Il participe à toutes les expositions impressionnistes et devient peu à peu un patriarche du mouvement, mais
dans une grande fraîcheur d'esprit et avec un constant renouvellement.
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