|
Le néoclassicisme est un mouvement artistique qui s'est développé dans la peinture, la sculpture, et l'architecture entre 1750 et 1830 environ. Contrairement au romantisme,
il sacrifie les couleurs pour la perfection de la ligne.
Né à Rome au moment où l'on redécouvre Pompéi et Herculanum, le mouvement se propage rapidement en France par l'intermédiaire des élèves peintres et sculpteurs de l'Académie
de France à Rome, et en Angleterre grâce à la pratique du Grand Tour de la jeunesse noble britannique, et dans le reste du monde.
En Europe centrale, sous l'influence de Winckelmann, il préconise un retour à la vertu et à la simplicité de l'antique après le baroque et les excès des frivolités du
rococo des années précédentes. Cette expression nouvelle d'un style ancien voulut rallier tous les arts à ce qu'on appela alors « le grand goût ». On ne jurait plus que par
l'antiquité et l'on vécut à la mode de Pompéi ou d'Herculanum.
Il fut choisi par les nouvelles républiques issues des révolutions française et américaine, car ce style représentait symboliquement la démocratie de la Grèce antique et de
la République romaine. La Rome impériale devint un modèle sous Napoléon Ier, mais avec l'émergence du mouvement romantique, ce style disparut peu à peu.
En peinture le néoclassicisme apparaît au début des années 1760 et s'inscrit dans un mouvement de réaction contre le style ornementé du rococo, en prônant un retour à la
simplicité qui caractérisait, selon ses promoteurs dont Winckelmann, le style antique. Deux artistes préfigurent le néoclassicisme Pompeo Batoni issu du classicisme romain
et Joseph-Marie Vien qui vient du rococo. Raphaël Mengs premier chef de file du mouvement en peinture, est le peintre qui fut le plus étroitement lié aux théories esthétiques
prônées par Winckelman, sa grande fresque le Parnasse résulte d'une collaboration avec l'archéologue et théoricien allemand, et présente les caractéristiques de ce style en
peinture, par l'orthogonalité générale de la scène, des thèmes inspirés par l'antiquité grecque et romaine, la forme et la ligne primant sur la couleur, et l'absence de
profondeur donnant à l'ensemble l'aspect d'un bas-relief. Trois autres peintres participent à l'essort de ce courant pictural : Angelica Kauffmann, Gavin Hamilton, et
Benjamin West. Mouvement apparu à Rome, les artistes italiens suivent le mouvement initié par Batoni, quatre artistes sont représentatifs, les milanais Giuseppe Bossi et
Andrea Appiani, le romain Vincenzo Camuccini et le bolonais Pelagio Palagi.
Alors que la vogue de la peinture néoclassique s'impose assez vite en Grande Bretagne et en Allemagne, avec James Barry, Johann Heinrich Füssli, William Blake, et Johann
Heinrich Wilhelm Tischbein, la France met plus de temps à adopter ce style qui s'installe à partir des années 1770 sous l'influence de l'enseignement de Vien, et dont les
premiers représentant furent ses élèves : Pierre Peyron, Jean-Baptiste Regnault, François-André Vincent et Jacques-Louis David. Ce dernier converti tardivement au
néoclassicisme, va s'imposer en 1785 comme le nouveau chef de file du mouvement en peinture avec Le Serment des Horaces qui en devient le manifeste pictural. Il forme lui
aussi des élèves venus de toute l'Europe, et qui seront regroupés sous le nom d'École de David. La première génération autour de 1780, voit se distinguer Antoine-Jean Gros,
François Gérard, Anne-Louis Girodet et Jean-Germain Drouais. À la fin du XVIIIe siècle, le néoclassicisme est marquée par un mouvement de dissidence au sein de l'école de
David, mené par la secte des Barbus. Celle-ci prônait une radicalisation du style néoclassique, en s'inspirant de l'antiquité grecque la plus archaïque, dont le tableau la
Mort de Hyacinthe de Jean Broc, un de ses membres, est représentatif. Ils reprochaient à David de ne pas aller assez loin dans sa conversion vers le « grec pur », illustré
par son tableau Les Sabines.
Au début du XIXe siècle le néoclassicisme est représenté par une nouvelle génération d'artistes, dont se démarque Jean-Auguste-Dominique Ingres, tandis que les anciens
élèves de David, Gros avec sa Bataille d'Eylau et Girodet avec les Funérailles d'Atala amorcent une évolution vers la peinture romantique. Avec l'avènement de l'Empire
napoléonien, les artistes néoclassiques, tant français, comme David, Gros, Girodet, et Gérard, qu'italien, comme Bossi et Appiani, se mettent au service de Napoléon Ier et
célèbrent ses victoires. Le style Empire culmine en peinture avec le Sacre de Napoléon toile monumentale de David qui impose le néoclassicisme comme courant officiel du
régime. À partir de 1810 le néoclassicisme décline, laissant de nouveaux courants picturaux s'imposer, le romantisme en Grande-Bretagne dès le début du XIXe siècle, le
romantisme et le mouvement nazaréen en Allemagne, le style troubadour puis le romantisme, en France, et le purisme en italie.
Exemple de peinture neoclassiciste :
Le serment des horaces (1784)
du peintre Jacques-Louis David
|
|