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René Magritte
1898 - 1967
Peintre Belge
  Biographie
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Biographie René Magritte (1898-1967)
René François Ghislain Magritte, né le 21 novembre 1898 à Lessines dans le Hainaut (Belgique) et mort à Bruxelles le 15 août 1967, est un peintre surréaliste belge.
Enfance :
René Magritte est le fils de Léopold Magritte, tailleur, et de Régina Bertinchamps, modiste. La famille s'installe en 1900 à Gilly, où naissent ses deux frères Raymond
(1900-1970) et Paul (1902-1975). En 1910, ses parents s'installent à Châtelet où il suit un cours de peinture. Magritte fréquente alors l'atelier de Félicien Defoin
(1869-1940), artiste né à Doische et établi à Châtelet.
Leurs affaires marchant mal, son enfance se passe en déménagements constants. En 1912, sa mère se suicide par noyade dans la Sambre. Magritte et ses deux frères habitent
l'année suivante à Charleroi avec leur père qui confie leur éducation à des gouvernantes. Il fait ses études à l'athénée de la ville et se passionne alors pour les
films de Fantômas, lit Stevenson, Edgar Allan Poe, Maurice Leblanc et Gaston Leroux. Lors de la foire de Charleroi, il rencontre en 1913 une fille de treize ans,
Georgette Berger, dont le père est boucher à Marcinelle. Ils se rencontrent régulièrement sur le chemin de l'école. Les premières œuvres de Magritte, de style
impressionniste, datent de 1915.
Les débuts :
De 1916 à 1918, Magritte fréquente l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles où il suit les cours de Van Damme, Sylva, Ghisbert Combaz et le symboliste Constant
Montald. La famille installée à Bruxelles, il travaille en 1919 et 1920 dans l'atelier de Pierre-Louis Flouquet qui lui fait découvrir le cubisme et le futurisme. Avec
Flouquet et les frères Pierre et Victor Bourgeois, il collabore à la revue Au volant que dirige Pierre Bourgeois. Des toiles de Magritte et Flouquet sont exposées en
janvier 1920 au Centre d'art de Bruxelles. Le même mois, Magritte rencontre E. L. T. Mesens, engagé comme professeur de piano pour son frère Paul. Après avoir fait en
1921 et 1922 son service militaire au camp de Beverloo, près de Leopoldsburg, puis au ministère de la guerre à Anvers, il épouse en juin 1922 Georgette Berger qu'il a
retrouvée par hasard au Jardin botanique de Bruxelles en 1920 et travaille de 1921 à 1924 comme dessinateur, avec le peintre Victor Servranckx, dans l'usine de papier
peint Peters-Lacroix.
Rencontre avec le dadaïsme :
En 1924, Magritte rencontre Camille Goemans et Marcel Lecomte qui l’introduisent dans le milieu dada. Il doit alors à Lecomte, ou selon Scutenaire à Mesens, sa plus
grande émotion artistique : la découverte d’une reproduction du Chant d’amour de Giorgio De Chirico (1914). « Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois »,
écrira-t-il en se souvenant de cette révélation. En octobre, Magritte et Mesens projettent de lancer, avec Goemans et Lecomte, une nouvelle revue, Période, coulée dès
avant sa naissance par un tract lancé par Paul Nougé, puis fondent en mars 1925 la revue Œsophage (un seul numéro).
Groupe surréaliste de Bruxelles :
Le rapprochement du groupe de Correspondance, qui réunit dès 1924 Nougé, Goemans et Lecomte, avec Mesens et Magritte, leur confection d'un tract commun en septembre
1926 contre Jean Cocteau, auquel s'associe le musicien André Souris, leur participation commune en 1927 au dernier numéro de la revue Marie créée par Mesens en juin
1926, marquent l'ébauche de la constitution du groupe surréaliste de Bruxelles, que rejoint en juillet Louis Scutenaire et Irène Hamoir. Le groupe se trouvera réuni en
janvier 1928 pour la première grande exposition de Magritte à la galerie L'Époque dirigée par Mesens, dont la préface de Nougé est contresignée par Goemans, Lecomte,
Mesens, Scutenaire et Souris. Magritte peint dès 1926 Le Jockey perdu, l'une de ses premières toiles surréalistes (exposée en avril 1927 à la galerie Le Centaure),
réalise plusieurs projets publicitaires pour la maison de couture Norine van Hecke, et illustre en 1927 pour la maison Muller et Samuel le catalogue des fourrures pour
1928 (le Catalogue Samuel), édité avec des textes de Nougé.
Rencontre avec le surréalisme parisien :
En août 1927, Magritte quitte la Belgique et séjourne au Perreux-sur-Marne, (Val-de-Marne) jusqu'en juillet 1930. Il rencontre les surréalistes (André Breton, Paul
Éluard, Max Ernst, Salvador Dalí), participe à leurs activités et expose à la galerie Goemans. Il publie en 1929 Le Sens propre, suite de cinq tracts reproduisant
chacun l'un de ses tableaux avec un poème de Goemans, et Les Mots et les images dans La révolution surréaliste. Durant l'été, il rend visite à Dali à Cadaqués où il
retrouve Éluard et Gala. Les liens avec les surréalistes parisiens restent cependant difficiles, et René Magritte se brouille avec André Breton, au sujet d'un christ en
pendentif que porte Georgette Magritte. La crise de 1929 arrivant en Europe, René Magritte doit retourner en Belgique en 1930, les contrats de publicité (ce qu'il
appelait ses travaux imbéciles) qui lui permettaient de vivre ayant été rompus. Il rentre à Bruxelles en 1930 et y présente en 1931 une exposition organisée par Mesens,
avec une préface de Nougé. Il adhère l'année suivante au Parti communiste belge et rencontre Paul Colinet. Entre 1931 et 1936, il participe à une petite entreprise de
publicité, une activité alimentaire qu’il n'exerce certainement pas par vocation et qui s’est étendue sporadiquement entre 1918 et 1965. Il est à noter que
René Magritte, contrairement à ses fréquentations surréalistes, notamment S. Dali et A. Breton, sera toujours opposé, pour ne pas dire résistant, à la psychanalyse.
L'art n'a pas besoin selon lui d'interprétations mais de commentaires; l'enfance de l'artiste ne saurait donc être convoquée pour comprendre ses productions.
Magritte expose en 1933 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et dessine en 1934 Le Viol pour la couverture de Qu'est-ce que le surréalisme ? d'André Breton. Il réalise
en 1936 sa première exposition à New York, à la galerie Julien Levy, fait la connaissance l'année suivante de Marcel Mariën et séjourne à Londres où il expose en 1938 à
la London gallery de Mesens. Après avoir dirigé de février à avril 1940 avec Ubac la revue L'Invention collective (deux numéros), Magritte, après l'invasion allemande,
le 19 mai 1940, de la Belgique, quitte Bruxelles, séjourne trois mois à Carcassonne, où le rejoignent Scutenaire, Irène Hamoir, Raoul et Agui Ubac, puis rentre à
Bruxelles.
Période Renoir et période vache :
De 1943 à 1945, Magritte utilise la technique des impressionnistes durant sa période du surréalisme en plein soleil ou période Renoir. Entre 1943 et 1947, paraissent les
premiers livres qui lui sont consacrés : Les Images défendues de Nougé, Magritte de Mariën et René Magritte de Scutenaire. En mars 1948, il peint en six semaines une
quarantaine de tableaux et de gouaches aux tons criards (période vache) destinées, en un acte typiquement surréaliste, à dérouter les marchands parisiens et scandaliser
le bon goût français, qui sont exposées à la galerie du Faubourg et préfacées par Scutenaire (Les pieds dans le plat). Irène Hamoir léguera bon nombre de ces œuvres au
Musée de Bruxelles.
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