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Salvador Dali
1904 - 1989
Peintre Espagnol
  Biographie
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Biographie Salvador Dali (1904-1989)
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Selon le peintre, ces images lui rappelaient la scène traumatisante du cadavre de son hérisson apprivoisé, envahi par une armée de vers : « son dos hérissé de piquants
se soulevait sur un grouillement inouï de vers frénétiques ». Les sauterelles renvoient également à des scènes d'enfant et à sa terreur des sauterelles, que ses
condisciples lui envoyaient parfois en plein cours. Les sauterelles furent très présentes dans ses œuvres des années 1920-1930 et furent souvent associées au grand
masturbateur. Le Rhinocéros – et surtout sa corne – fut en revanche un instrument divin en relation avec son mysticisme nucléaire ainsi qu'un appendice phallique
évident (Jeune Vierge autosodomisée par les cornes de sa propre chasteté). Dalí l'utilisa dès 1951 (Tête Raphaélesque éclatée) puis surtout vers 1955 (Étude
paranoïacritique de la Dentellière de Vermeer). Il expliqua que « la Dentellière de Vermeer atteint un maximum de dynamisme biologique grâce aux courbes logarithmiques
des cornes de rhinocéros. » Les mouches seraient au contraire liées à un sentiment positif. Dalí racontait adorer ces insectes, et qu'à Port Lligat il s'en laissait
couvrir le corps. Il les aurait considérées comme « les fées de la Méditerranée ». Michel Déon raconte qu'il se faisait un délice de la lecture de l'Éloge de la mouche
par Lucien de Samosate.
Comme son père, qui se cachait pour les déguster, Dalí adorait manger les oursins qu'on lui ramenait de la mer toute proche. Il les utilisa dans son œuvre picturale
(La Madone de Port Lligat 1950), en photographie, et même comme artiste en enfilant une paille dans leur bouche et dont les mouvements venaient dessiner des formes sur
un écrannote. Il s'agit sans doute de la première utilisation d'un échinoderme comme artiste pictural.
Divers :
La nourriture, et l'acte de manger, ont une place centrale dans l'œuvre et la pensée dalinienne pour qui « la beauté sera comestible ou ne sera pas ». Figure picturale
essentielle, le pain fut très présent dès 1926 (La Corbeille de pain). La très classique Corbeille de pain, Plutôt la mort que la souillure (1945) fut exposée à une
place d'honneur par Dalí au musée de Figueres, exprimant l'importance de ce tableau. Ce fut avec une baguette de 2 m qu'il débarqua aux États-Unis pour la première fois
et avec une de 12 m de long portée par plusieurs boulangers qu'il se présenta à une conférence parisienne en 1959. Sa symbolique semblait très importante pour Dalí :
« Le pain a été l'un des thèmes de fétichisme et une des obsessions les plus anciennes de mon œuvre, le premier, celui auquel je suis resté le plus fidèle. »
L'œuf au plat sans le plat revient régulièrement dans son œuvre. Il aurait rappelé au peintre les phosphènes qui apparaissent quand on comprime les globes oculaires et
qu'il associe à un souvenir intra-utérin. La création picturale peut-être la plus connue de Dalí sont les Montres molles. Elles coulent comme un camembert : « Les
montres molles sont comme du fromage, et surtout comme le camembert quand il est tout à fait à point, c’est-à-dire qui a la tendance de commencer à dégouliner. Et alors,
mais quel rapport entre le fromage et le mysticisme ? […] Parce que Jésus, c’est du fromage. » Les dos et fesses des femmes furent présentes très tôt dans l'œuvre, en
particulier sur les portraits de sa sœur Anna-Maria à Cadaqués (Personnage à une fenêtre 1925, Jeune fille de dos (Anna Maria) 1926). Plus tard, un tableau plus
explicite, Jeune Vierge autosodomisée par les cornes de sa propre chasteté (1954), éclaira le sens érotique de ces poses. Elles restèrent présentes tout au long de
l'œuvre du peintre.
Gala apparut en 1931 dans une œuvre minuscule (Premier portrait de Gala), véritable tour de force de miniaturiste, exposée au Teatre-Museu Gala Salvador Dalí avec une
loupe pour mieux apprécier les détails. Ses portraits furent ensuite très nombreux, son visage et sa coiffure caractéristique la faisant reconnaître aisément. Elle
apparut de face (L’angélus de Gala 1935) ou de dos (Ma femme, nue, regardant son propre corps devenir, trois vertèbres d'une colonne, ciel et architecture 1945), nue
(Leda Atomica 1949), en Vierge Marie (La Madone de Port Lligat 1950), un sein nu (Galarina 1945). La découverte d'une paire de béquilles abandonnées dans le grenier de
la maison paternelle fut une révélation. Il la définit comme un « support en bois dérivant de la philosophie cartésienne. Généralement employé pour servir de support à
la tendresse des structures molles ». Elle devint immédiatement un objet fétiche qui prolifère dans son œuvre souvent pour soutenir un appendice mou. On y décèle
l'angoisse de l'impuissance qui dominait Dalí avant sa rencontre sexuelle avec Gala. En 1929, la présence dans le tableau Jeu lugubre d'un homme portant un caleçon
maculé fit scandale dans le cercle surréaliste. Gala fut envoyée en délégation pour s'assurer que le jeune catalan n'avait pas de penchant coprophage, ce qui les
horrifiait. Gala put les rassurer, en même temps qu'elle mit en garde Dalí contre l'état d'esprit très « petit-bourgeois » d'un groupe d'artistes qui se réclamaient
pourtant d'une sincérité totale.
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