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Salvador Dali
1904 - 1989
Peintre Espagnol
  Biographie
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Biographie Salvador Dali (1904-1989)
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Influences :
Dalí affirma à l'âge de dix ans ne pas vouloir de professeur de dessin car il était un peintre impressionniste. Si cette affirmation péremptoire souleva les rires, le
peintre subit effectivement très jeune l'influence impressionniste par la proximité de la famille Pichot et notamment de Ramón Pichot. Ce dernier fut l'un des premiers
impressionnistes catalans, avait fait partie de l'entourage de Picasso en 1900 et son style rappelait Toulouse-Lautrec. Dalí admirait Renoir et Meissonier (« un
véritable rossignol du pinceau »), dont il moquait le manque de génie mais dont la technique incroyablement méticuleuse l'impressionnait.
À ces influences, s'ajouta vers 1918, un intérêt pour les peintres « pompiers » tels que Marià Fortuny dont il s'inspira pour réaliser La Bataille de Tétouan (1962).
Picasso fut une sorte de grand frère qui lui fit bon accueil quand il arriva à Paris. Dalí chercha toute sa vie à se confronter à lui, seul artiste contemporain auquel
il reconnaissait un génie au moins égal au sien.
Plus que toute autre, la Renaissance italienne fut pour Dalí une référence permanente et indispensable. S'il se considérait comme le meilleur dessinateur de son époque,
il reconnaissait que ses dessins « ne valent à peu près rien » face aux grands maîtres de la Renaissance. Admirateur de Léonard de Vinci (chez qui il trouve les racines
de sa méthode paranoïacritique), il porta longtemps Raphaël au pinacle, proclamant qu'il était le seul contemporain capable de le comprendre. Vers la fin de sa vie,
les personnages de Michel-Ange prirent une part considérable dans sa production picturale. Il voua aussi toute sa vie une admiration sans borne à Diego Vélasquez et
Vermeer fut un autre phare, dont il chercha longuement à imiter la technique ; y parvenant parfois.
Dalí revendiquait une technique très classique, voire hyperréaliste pour certaines périodes, et chercha tout au long de sa carrière à faire de plus en plus preuve d'une
réelle virtuosité, restant fidèle à la peinture à l'huile pour la quasi-totalité de son œuvre peinte. Le travail est presque toujours très minutieux, ce qui lui donne
l'aspect rassurant de l'académisme, avec des dessins préparatoires très soignés et une exécution méticuleuse, souvent à la loupe.
Certaines œuvres minuscules témoignent d'un véritable talent de miniaturiste (Premier portrait de Gala, Portrait de Gala avec deux côtelettes d'agneau en équilibre sur
l'épaule). Il affirma que l'ultra-académisme était selon lui, une formation que tout peintre devait avoir, « ce n'est qu'à partir de cette virtuosité que quelque chose
d'autre, c'est-à-dire l'art, est possible ». Il détestait Cézanne qui était selon lui « le plus mauvais peintre français ». Il s'opposa aux peintres modernes dans leur
ensemble ; à la rationalisation, au scepticisme et à l'abstraction. Matisse était « un des derniers peintres modernes » qui représentait les dernières conséquences de
la Révolution, et le triomphe de la bourgeoisie. Par opposition à sa conversion au catholicisme, il assurait que les jeunes peintres modernes ne croyaient en rien, et
qu'il était par conséquent
« Tout à fait normal que quand on ne croit à rien, on finisse par peindre à peu près rien, ce qui est le cas de toute la peinture moderne [...] » — Salvador Dalí
Images multiples et effets optiques :
Avant sa rencontre avec le surréalisme, alors qu'il était encore à Cadaqués, Dalí commença à réaliser avec une aisance « diabolique dans toutes les techniques », des
« photographies en trompe-l'œil » comme lui-même les nomma, anticipant de plus de 25 ans les hyperréalistes américains. Il représentait vers la fin des années 1920 ses
rêves. Sa première image double fut l'Homme invisible (1929) et il conserva cette approche durant l'essentiel de sa carrière. La notion de « double » fut centrale chez
Dalí111, tant dans sa peinture que dans sa vie. Elle trouva ses origines dans la mort son frère aîné, Salvador, se poursuivit avec Veermer et la spirale logarithmique,
continua avec son alter ego Gala, se mua en une opposition entre Dentelière et Rhinocéros, chez un personnage simultanément agnostique et catholique romain. Il affina
et diversifia sa technique d'images dans l'image et de réseaux (La Madone Sixtine).
Ses recherches sur les troisième et quatrième dimensions le menèrent à travailler successivement sur la stéréographie puis sur holographie. En 1973, il déclara
réaliser « des photographies en couleur à la main d'images superfines extra-picturales de l'irrationalité concrète ». Il s'attacha jusqu'à la fin à jouer avec l'œil du
spectateur, notamment dans ses dernières œuvres Cinquante images abstraites qui vues à 2 yards se changent en trois Lénine masqués en chinois et qui vues à 6 yards
apparaissent en tête de tigre royal, Le Torero hallucinogène, Gala regardant la mer Méditerranée qui à vingt mètres se transforme en portrait d'Abraham Lincoln –
Hommage à Rothko.
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