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Salvador Dali
1904 - 1989
Peintre Espagnol
  Biographie
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Biographie Salvador Dali (1904-1989)
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Avec le temps, Dalí développa un style propre et se transforma à son tour en une référence et en un facteur influent de la peinture de ces peintres. Certaines
caractéristiques de la peinture de Dalí de cette époque se convertirent en marques distinctives de son œuvre. Il absorbait les influences de divers courants artistiques,
depuis l'académisme et le classicisme, jusqu'aux avant-gardes. Ses influences classiques passaient par Raphaël, Bronzino, Zurbarán, Vermeer et évidemment Velázquez dont
il adopta la moustache en croc et qui devint emblématique. Il alternait les techniques traditionnelles et les méthodes contemporaines, parfois dans la même œuvre. Les
expositions de cette époque attirèrent une grande attention, suscitèrent des débats et divisèrent les critiques. Sa jeune sœur Anna-Maria lui servit souvent de modèle
à cette époque, posant souvent de dos, devant une fenêtre. En 1927, Dalí, âgé de 23 ans, atteignit sa maturité artistique. Cette évidence transparaît dans ses œuvres
Le Miel est plus doux que le sang et Chair de poule inaugurale, la première inspirée par sa relation avec Lorca, et la seconde par sa première rencontre intime avec Gala.
Quelques mois plus tard, Luis Buñuel se rendit à Figueras où les deux amis écrivirent le scénario du film surréaliste Un chien andalou avant que Dalí ne retournât
à Paris en 1928 accompagné d'un autre catalan, Joan Miró. Pour Robert Descharnes et Gilles Néret, le film lança Dalí et Buñuel « comme une fusée ». C'était pour le
peintre, « un poignard en plein cœur du Paris spirituel, élégant et cultivé », ajoutant que le film avait été ovationné par un « public abruti qui applaudit tout ce qui
lui semble nouveau et bizarre ». À la suite de la visite à l'été 1929 de René Magritte et Paul Éluard à Cadaqués, et sur les conseils de Joan Miró, Dalí allait adhérer
au surréalisme. De retour à Paris il commença donc à fréquenter le groupe des surréalistes constitué de Hans Arp, André Breton, Max Ernst, Yves Tanguy, René Magritte,
Man Ray, Tristan Tzara et de Paul Éluard et son épouse Helena surnommée par tous Gala. Née sous le nom d'Elena Ivanovna Diakonova, c'était une migrante russe dont Dalí
tomba amoureux et qui fut séduite par cet homme de dix ans plus jeune qu'elle. Bien que Dalí eût allégué être complètement impuissant et vierge, son œuvre reflète son
obsession sexuelle. Il représenta notamment le désir sous la forme de têtes de lions.
Gala était sa muse. Elle lui tenait lieu de famille, organisait ses expositions et vendait ses toiles. En décembre, en raison de sa liaison avec Gala — femme mariée —,
Salvador Dalí se brouilla profondément avec son père et sa sœur Anna-Maria. La légende d'une gravure mal interprétée complète le tableau d'un fils en rupture avec sa
famille. Le critique d'art Eugenio d'Ors aurait rapporté dans un journal barcelonais, que Dalí aurait montré au groupe des surréalistes une chromo représentant le
Sacré-Cœur sur lequel était écrit « parfois, je crache par plaisir sur le portrait de ma mère », provoquant l'ire de son père et obligeant Dalí à partir. Gala et lui
passèrent les années 1930 à 1932 à Paris. Les premiers mois furent pourtant difficiles, ses toiles se vendaient mal et le couple vivait de peu. Mais le peintre se fit
connaître à Paris où il fréquentait autant les dîners mondains que les cercles surréalistes. En 1930, ne pouvant s'installer à Cadaqués en raison de l'hostilité
paternelle, Dalí et Gala achetèrent une minuscule maison de pêcheur à quelques centaines de mètres de Cadaqués, au bord de la mer, dans la petite crique de Portlligat.
Au fil des ans, la fortune aidant, il transforma sa propriété en une fastueuse villa aujourd'hui convertie en musée. Le paysage sur la petite crique devint une référence
picturale permanente dans l'œuvre du peintre qui affirma : « Je ne suis chez moi qu'ici, partout ailleurs, je ne suis que de passage ». Gala et Dalí se marièrent
civilement en 1934 avant de se marier religieusement en 1958.
En 1931 Dalí peignit l'une de ses toiles les plus célèbres, La Persistance de la mémoire, également connue sous le nom des montres molles, qui selon certaines théories
illustre son refus du temps comme entité rigide ou déterministe. Dalí, « dans un pathétique désir d'éternité fait du temps de la montre, c'est-à-dire du temps mécanique
de la civilisation, une matière molle, ductile qui peut aussi être mangée à la manière d'un camembert coulant ». Cette idée est développée par d'autres figures de
l'œuvre comme l'ample paysage ou certaines montres à gousset dévorées par des insectes. D'autre part, les insectes feraient partie de l'imaginaire dalinien comme
entité destructrice naturelle et, comme le peintre l'explique dans ses mémoires, seraient des réminiscences de son enfance.
Dalí et le groupe des surréalistes :
Dalí continuait d'exposer régulièrement et rejoignit officiellement le groupe des surréalistes dans le quartier parisien de Montparnasse. Durant les deux années
suivantes, son travail influença fortement le cercle des surréalistes, qui l'acclama en tant que créateur de la méthode paranoïaque-critique, qui, selon ce qui s'en
disait, permettait d'accéder au subconscient, libérant les énergies artistiques créatrices. C'est, d'après le peintre, une « méthode spontanée de connaissance
irrationnelle basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes ». Breton rendit hommage à cette découverte qui venait de
doter
« ...le Surréalisme d'un instrument de tout premier ordre en l'espèce la méthode paranoïaque critique qu'il s'est montré d'emblée capable d'appliquer à la peinture, à
la poésie, au cinéma, à la construction d'objets surréalistes typiques, à la mode, à la sculpture, à l'histoire de l'art et même le cas échéant, à toute espèce d'exégèse »
— André Breton
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