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Diego Vélasquez
1599 - 1660
Peintre Espagnol
  Biographie
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Biographie Diego Vélasquez (1599-1660)
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Vénus à son miroir :
Vénus à son miroir (1650)
De nombreux critiques associent la Vénus à son miroir à cette période italienne de Vélasquez. Il dût réaliser au moins deux autres nus féminins, probablement deux autres
Vénus. L’une d’elle fut citée dans l’inventaire des biens du peintre à sa mort.
Le thème de Vénus avait été traité antérieurement par les deux principaux maîtres de Vélasquez, le Titien et Rubens, mais les implications érotiques de ces toiles
suscitaient des réticences en Espagne. Rappelons que Pacheco conseillait aux peintres qu’ils fissent appel à des dames « honnêtes » comme modèles pour les mains et les
portraits, et qu’ils utilisassent des statues ou des gravures pour le reste du corps. La Vénus de Vélasquez apporta au genre une nouvelle variante : la déesse est de dos
et montre son visage au travers d’un miroir.
La photographe et historienne de l'art britannique Jennifer Montagu découvrit un document notarial sur l’existence en 1652 d’un fils romain de Vélasquez, Antonio de
Silva, fils naturel de Vélasquez et de mère inconnue. Les recherches ont spéculé sur la mère et l’enfant. L'historien des arts espagnol José Camón Aznar nota que la mère
pouvait avoir été le modèle qui posa pour le nu de la Vénus à son miroir et qu’il était possible qu’elle fût Flaminia Triunfi que Palomino qualifie d’« excellente
peintre » et qui aurait été peinte par Vélasquez. Cependant, aucune autre information sur Flaminia Triunfi ne permet de l’identifier, même si Marini suggère qu’elle ne
fait qu’une avec Flaminia Triva, alors âgée de vingt ans, et collaboratrice de son frère, disciple du Guerchin, Antonio Domenico Triva.
La correspondance qui a été conservée montre que Vélasquez retardait continuellement ses travaux pour reculer la date de son retour. Philippe IV était impatient. En
février 1650 il écrivit à son ambassadeur à Rome pour qu’il pressât le retour du peintre « mais vous connaissez sa flemme, et faites le venir par la mer, et non par la
terre, car il pourrait s’attarder encore plus ». Vélasquez resta à Rome jusqu’à la fin novembre. Le Comte d'Oñate communiqua son départ le 2 décembre, et deux semaines
après il faisait étape à Modène. Cependant, il n’embarqua à Gênes qu'en mai 1651.
Dernières années et plénitude artistique :
   - Maréchal de cour :
En juin 1651, il rentra à Madrid avec de nombreuses œuvres d’art. Peu après, Philippe IV le nomma aposentador royal, maréchal de cour. Ce poste élevait sa position à la
cour et lui procura des revenus supplémentaires. Ceux-ci s’ajoutaient à sa pension, aux salaires qu’il recevait déjà pour ses fonctions de peintre, aide de chambre
royal et surintendant et aux sommes qu’il demandait pour ses toiles. Ses charges administratives l’absorbaient toujours plus, notamment ce nouveau poste d’aposentador
royal qui prenait une grande partie de son temps libre aux dépens de sa peinture. Cependant, malgré ces nouvelles responsabilités, il peignit durant cette période
quelques-uns de ses meilleurs portraits et ses œuvres magistrales les Ménines et Les Fileuses.
   - Dernières œuvres :
La venue de la nouvelle reine, Marie-Anne d’Autriche, lui permit de peindre plusieurs portraits. L’infante Marie-Thérèse fut peinte à plusieurs occasions pour pouvoir
envoyer son portrait aux différents partis et prétendants des cours européennes. Les nouveaux infants, fils de Marie-Anne, furent également peints, notamment
Marguerite-Thérèse née en 1651.
Il peignit, à la fin de sa vie, ses compositions les plus grandes et les plus complexes, ses œuvres la Légende d’Arachné (1658) également connue sous le titre les
Fileuses, et le plus célèbre de tous ses tableaux, la Famille de Philippe IV, ou les Ménines (1656). La dernière évolution de son style apparaît dans ces toiles où
Vélasquez semble représenter la vision fugace d’une scène. Il employa des coups de pinceaux audacieux qui, de près, semblent séparés, mais qui, avec la distance, donnent
tout le sens de la toile, anticipant les techniques de Manet et des impressionnistes du XIXe siècle sur lesquels il eut une grande influence. L’interprétation de ces
œuvres est à l’origine de nombreuses études. Elles sont considérées comme faisant partie des chefs-d’œuvre de la peinture européenne.
Les deux derniers portraits officiels qu’il peignit du roi sont très différents des précédents. Le buste du Prado, comme celui de la National Gallery de Londres, sont
des portraits intimes où les vêtements sont noirs. La toison d’or n’est représentée que dans le second. Selon Harris, ces toiles dépeignent la décrépitude physique et
morale du monarque, dont celui-ci était conscient. Cela faisait neuf ans que le roi ne s’était pas laissé peindre, et Philippe IV expliqua ses réticences ainsi :
« je ne m’abaisse pas à passer par les pinceaux de Vélasquez, pour ne pas me voir vieillir ».
La dernière commande de Vélasquez pour le roi fut un ensemble de quatre scènes mythologiques pour le salon aux Miroir où ils furent exposés avec des œuvres du Titien, du
Tintoret et de Rubens : les peintres préférés de Philippe IV. De ces quatre œuvres (Apollon et Mars, Adonis et Vénus, Psyché et Cupidon et Mercure et Argos), seule la
dernière nous est parvenue. Les trois autres furent détruites lors de l’incendie de l’Alcazar Royal en 1734. La qualité de la toile conservée, la rareté du thème de la
mythologie et des nus dans l’Espagne d’alors, font que ces pertes sont particulièrement dommageables.
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