|
|
Francisco de Goya
1746 - 1828
Peintre Espagnol
  Biographie
|
 
|
Biographie Francisco de Goya (1746-1828)
Page 12
Deux scènes de genre sont conservées au musée des beaux-arts de Budapest. Ils représentent le peuple au travail. Ce sont la porteuse d’eau et le Rémouleur, datées entre
1808 et 1812. Elles furent dans un premier temps considérées comme faisant partie des estampes et travaux pour les tapisseries, et donc datées des années 1790. Par la
suite, elles furent liées aux activités de la guerre où des patriotes anonymes affilaient des couteaux et offraient un appui logistique. Sans arriver à cette dernière
interprétation extrême – rien dans ces toiles ne suggère la guerre, et elles furent cataloguées hors de la série des « horreurs de la guerre » dans l’inventaire de
Josefa Bayeu – on note la noblesse avec laquelle est représentée la classe ouvrière. La porteuse d’eau est vue en contre-plongée ce qui contribue à rehausser sa figure,
telle un monument de l’iconographie classique.
La Forge (collection Frick, New York, 1812 - 1816), est peinte en grande partie à la spatule et avec de rapides coups de pinceaux. L’éclairage crée un clair-obscur et le
mouvement est d’un grand dynamisme. Les trois hommes pourraient représenter les trois âges de la vie, travaillant ensemble à la défense de la nation durant la guerre
d’indépendance. La toile semble avoir été produite de la propre initiative du peintre.
Goya peignit également une série de tableaux sur des thèmes littéraires tel que le Lazarillo de Tormes; des scènes mœurs et de scènes de genre Maja et Célestine au
balcon, Majas au balcon et des satires : Les vieilles — une allégorie sur l’hypocrisie de la vieillesse — Les jeunes, (également connue comme Lecture d’une lettre).
Sur ces toiles la technique de Goya est aboutie : les touches de couleurs espacées et le tracé ferme. Il représente des thèmes variés, depuis des marginaux jusqu’à la
satire sociale. Dans ces deux derniers tableaux apparaît le goût – alors nouveau – pour un rendu naturaliste en ligne avec Murillo, qui s’éloigne définitivement des
prescriptions idéalistes de Mengs. Lors d’un voyage des rois en Andalousie en 1796, ils acquirent pour les collections royales une huile du sévillan Le pouilleux, où un
mendiant s’épouille.
Les vieilles est une allégorie du Temps, personnage symbolisé par le vieillard sur le point de donner un coup de balais sur une vieille femme qui se regarde dans un
miroir qui lui renvoie un reflet cadavérique. Sur l’envers du miroir le texte « Que tal ? » (Comment ça va ?) fonctionne comme la bulle d’une bande dessinée
contemporaine. Pour la toile Les jeunes, vendue comme pendent au précédent, le peintre exagère les inégalités sociales ; non seulement entre la protagoniste et sa
servante qui la protège d’une ombrelle, mais également avec les lavandière en fond agenouillées et exposées au soleil. Certaines planches de l’ « album E » nous
éclairent sur ces observations des mœurs, et les idées de réformes sociales propres à cette époque. C’est le cas des planches « Travaux utiles » où apparaissent les
lavandières, et « Cette pauvre profite du temps » où une femme pauvre enferme dans la grange le temps qui passe. Vers 1807, il peint, comme il le dit, une série de six
tableaux de mœurs qui narrent une histoire à la façon des bandes dessinées : : Frère Pedro de Zaldivia et le bandit Maragato.
Le Colosse, tableau attribué à Goya jusqu’en 2008 mais attribuée depuis par le Musée du Prado à son élève Asensio Juliá48 — si bien concluyó determinando, en enero de
2009, que su autoría pertenece a un discípulo de Goya indeterminado, sin poder dilucidar que se tratase de Juliá —, un géant marche derrière les montagne dans une
allégorie clairement romantique tandis que la foule fuit en désordre dans la vallée. Il existe une multitude d’interprétations. Nigel Glendinning affirme que la toile
est basée sur un poème patriotique de Juan Bautista Arriaza «Prophétie des Pyrénées». L’Espagne est représentée comme un géant surgit des Pyrénées pour s’opposer à
l’invasion napoléonienne, thème classique de la poésie patriotique de la Guerre d’indépendance.
Sa volonté de lutter sans armes, avec les bras, comme le signale le propre Arriaza dans son poème « Souvenirs du Deux mai »
« qui si jeune qui sans arme, fier / qui entre les files se lance audacieux »
Il insiste sur le caractère populaire de la résistance en contraste avec la terreur du reste de la population qui fuie dans toutes les direction, générant une
composition organique typique du romantisme, où prévalent les mouvements et directions propres aux figures qui composent la toile plutôt que l’organisation et la
mécanique d’ensemble propre au néoclassicisme, où des droites et des volumes organisent rationnellement l’idée du peintre. Ici, les lignes de force se désagrègent,
l’unité disparait au profit de multiples chemins vers les bords du tableau.
La traitement de la lumière met en valeur les nuages qui entourent la ceinture du colosse, comme le décrit ce même poème d’Arriaza
« Encerclant sa ceinture / des nuées d’occident rougies »
Cette lumière est interrompue par les reliefs montagneux ce qui augmente le déséquilibre et le désordre.
Natures mortes :
Dans l’inventaire réalisé en 1812 à la mort de sa femme Josefa Baye, se trouvaient douze natures mortes. On y trouve notamment la Nature morte avec des côtes et une tête
d’agneau (Paris, musée du Louvre, la Nature morte à la dinde morte (Madrid, musée du Prado et Dinde plumée et poêle (Munich, Alte Pinakothek). Elles sont postérieures à
1808, ce que reflète leur style. A cause du manque de commandes durant la guerre, Goya explora les genres sur lesquels il n’avait pas pu travailler.
Ces natures mortes ne sont pas liées à la tradition espagnole de Juan Sánchez Cotán et Juan van der Hammen y León, et dont le principal représentant au XVIIIe siècle fut
Luis Meléndez. Tous avaient exploité des natures mortes transcendantes qui montraient l’essence des objets épargnés par le temps, tels qu’ils seraient idéalement. Goya
se focalise en revanche sur le temps qui passe, la dégradation et la mort. Ses dindes sont inertes, les yeux de l’agneau sont vitreux, la chair n’est pas fraîche. Ce qui
intéresse Goya est de représenter le passage du temps sur la nature au lieu d’isoler les objets de les représenter leur immanence. Il fait apprécier les accidents et les
aléas du temps, d’un point de vue éloigné à la fois du mysticisme que de la symbolique des « vanités » d’Antonio de Pereda et de Juan de Valdés Leal.
Portraits officiels, politiques et bourgeois :
Prenant pour prétexte le mariage de son fils unique, Javier Goya, avec Gumersinda Goicoechea y Galarza en 1805, Goya peignit six portraits en miniature des membres de
sa belle-famille. Un an plus tard, Mariano Goya naquit de cette union. L’image bourgeoise qu’offrent ces portraits de famille montre les changements de la société
espagnole entre les premières œuvres de jeunesse et la première décennie du XIXe siècle. Un portrait au crayon de doña Josefa Bayeu est également conservé et date de
cette même année. Elle est dessinée de profil, les traits sont très précis et définissent sa personnalité. Le réalisme est mis en avant, anticipant les caractéristiques
des albums postérieurs de Bordeaux.
Suite page 13
Page
  
1  |
2  |
3  |
4  |
5  |
6  |
7  |
8  |
9  |
10  |
11  |
12  |
13  |
14  |
15  |
16  |
17  |
|
 
|
|
|
|