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Francisco de Goya
1746 - 1828
Peintre Espagnol
  Biographie
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Biographie Francisco de Goya (1746-1828)
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Goya adopte avec cette œuvre l'esthétique néoclassique, recourant à la mythologie et à des personnages tels que le minotaure qui représente les sources du fleuve Pô ou
la Victoire avec ses lauriers descendant du ciel sur l'équipage de la Fortune.
En 1771, Goya revient en Espagne ; un retour peut-être précipité par la maladie de son père ou pour avoir reçu de la « Junta de Fábrica del Pilar », une commande pour
une peinture murale pour la voûte d'une chapelle de la Vierge, commande probablement liée au prestige acquis en Italie.
   - Peinture murale et religieuse à Saragosse :
L’activité de Goya durant ces années est intense. Entré, à l'instar de son père, au service des chanoines du Pilar, il décore avec une grande fresque terminée en 1772,
L'Adoration du nom de Dieu, la voûte du chœur de la basilique du Pilar, œuvre qui satisfait l’organisme en charge de la construction du temple. Immédiatement après, il
entreprend la réalisation de peintures murales pour la chapelle du palais des comtes de Sobradiel, avec une peinture religieuse qui est arrachée en 1915 et dispersée en
pièces conservées, en majeure partie, au musée de Saragosse. La partie qui couvrait le toit, intitulée L’enterrement du Christ (musée Lazarre Galdiano), est
particulièrement notable.
Mais ses travaux les plus remarquables demeurent sans doute l’ensemble de peintures pour la Chartreuse d'Aula Dei de Saragosse, un monastère situé à une dizaine de
kilomètres hors de la ville. Il est fait de grandes frises peintes à l’huile sur les murs qui relatent la vie de la Vierge depuis ses aïeux (Saint Joachim et Sainte
Anne) jusqu’à la Présentation de Jésus au Temple. L’activité la plus intense date de 1774, et est un exemple des capacités de Goya à réaliser ce type de peintures
monumentales qu’il réalise avec des formes arrondies et des coups de pinceaux énergiques. Si les rétributions pour ces œuvres se révèlent inférieures à celles reçues
par ses collègues, deux années après seulement, il doit payer 400 réaux d’argent au titre de l’impôt sur l’industrie, montant supérieur à celui de son maître José Luzán.
Goya est alors le peintre le plus côté d’Aragon.
Entre-temps Goya s’est marié avec la sœur de Francisco Bayeu le 25 juillet 1773 et leur premier fils naît le 29 août 1774. À la fin de cette même année, peut-être grâce
à l’influence de son beau-frère, Goya est nommé par Raphaël Mengs à la cour pour y travailler comme peintre de cartons pour des tapisseries. Le 3 janvier 1775, il
entreprend le voyage pour Madrid où commence une nouvelle étape qui lui servira d’ascenseur social pour devenir peintre royal, malgré diverses déceptions ponctuelles.
Goya à Madrid (1775–1792) :
   - Cartons pour les tapisseries :
La confection de tapisseries pour les appartements royaux est développée par les Bourbons et s'ajuste à l'esprit des Lumières, car il s’agit surtout d’installer une
entreprise qui produit des biens de qualité. À partir du règne de Carlos III d’Espagne, les sujets représentés sont surtout des motifs hispaniques pittoresques, alors en
vigueur au théâtre avec de Ramón de la Cruz par exemple, ou des thèmes populaires, tels que ceux de Juan de la Cruz Cano y Olmedilla dans la Collection de costumes
d’Espagne anciens et modernes (1777-1788), qui avaient eu un immense succès.
Pour obtenir une tapisserie, il faut avant tout en réaliser un modèle en carton qui sert de base aux couturiers et qui reproduit une toile d’un peintre d'atelier qui
élaborent des croquis et enfin un tableau destiné à cette fin. Parmi eux figurent José Juan Camarón, Antonio González Velázquez, José del Castillo et Ramón Bayeu, et,
en dernière instance, Raphaël Mengs. Ce dernier devient ultérieurement le chantre du goût néoclassique en Espagne, mais à l’époque où travaille Goya à la Fabrique
royale de tapisserie, il ne peut en assurer la direction que de 1775 à 1776, date de son départ à Rome.
Goya commence par des travaux mineurs pour un peintre, mais importants pour être introduits dans les cercles aristocratiques, avec la difficulté supplémentaire de mêler
harmonieusement le rococo de Giambattista Tiepolo et le néoclassicisme de Mengs pour obtenir un style approprié à la décoration des appartements royaux où doivent
primer le « bon goût » et l’observation des coutumes espagnoles. Bien qu'il ne s'agisse pas encore du plein réalisme – en dépit de quelques huiles sur cartons telles
que La Neige (1786) ou Le Maçon blessé (1787) — il devient nécessaire pour Goya de s’éloigner du baroque tardif de la peinture religieuse de province, inadaptée pour
obtenir une impression de facture « au naturel » demandée par le style pittoresque. Il lui est également nécessaire de prendre de la distance avec la rigidité excessive
de l'académisme néoclassique, qui ne favorise ni la narration ni la vivacité nécessaires à ces anecdotes et aux coutumes espagnoles, avec des protagonistes populaires
ou aristocratiques, déguisées en majos et majas, telles que l'on peut les voir dans La Poule aveugle (1789), par exemple. Le pittoresque nécessite que le spectateur
ressente l'ambiance, les types, les paysages dans des scènes contemporaines et quotidiennes auxquelles il aurait pu participer, mais en même temps, le point de vue doit
être distrayant et éveiller la curiosité. D'un autre côté, le réalisme capte les motifs de personnes en particulier, tandis que les personnages de la peinture de mœurs
sont représentatifs d'un collectif.
L'activité de Goya pour la Fabrique royale de tapisserie se prolonge durant douze ans. Après ses premières cinq années, de 1775 à 1780, il s'interrompt et reprend en
1786 jusqu'en 1792, année où une grave maladie le rend sourd et l'éloigne définitivement de cet emploi. Il y réalise quatre séries :
   - Première série :
Réalisée en 1775, elle contient neuf tableaux de thème cynégétique réalisés pour la décoration de la salle à manger des Princes des Asturies — les futurs Charles IV et
Marie-Louise de Bourbon-Parme — de l'Escurial. À cette série appartiennent La Partie de chasse, encore très influencé par les manières des frères Bayeu, Chiens et
outils de chasse et Chasse avec un appeau.
   - Deuxième série :
On peut distinguer deux groupes de commandes dont le thème est la représentation de diversions populaires, en général de loisirs champêtres, justifié par l'emplacement
du palais du Pardo. Pour cela, la localisation des scènes aux abords de la rivière du Manzanares est privilégiée. Les tableaux exécutés entre 1776 et 1778 sont destinés
à la salle à manger des Princes dans le Palais, et ceux réalisés entre 1778 et 1780 le sont à la chambre du Palais.
Le premier groupe commence avec Le Goûter au bord du Manzanares, délivré en octobre 1776 et inspiré du sainete homonyme de Ramón de la Cruz. Suivent La Promenade en
Andalousie (également connue comme « La maja et les masques »), Danse sur les rives du Manzanares et ce qui est probablement l'œuvre la mieux réussie de cette série :
Le Parasol, un tableau qui obtient un magnifique équilibre entre la composition de souche néoclassique en pyramide et les effets chromatiques propres de la peinture
galante.
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