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Johannes Vermeer
1632 - 1675
Peintre Néerlandais
  Biographie
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Biographie Johannes Vermeer (1632-1675)
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Le Sainte Praxède, copie d’un tableau de Felice Ficherelli, portant la signature et la date « Meer 1655 » (ce qui en ferait la première œuvre connue du peintre) continue
par exemple de faire débat. De même, l'attribution de La Fille au chapeau rouge et La Jeune fille à la flûte a fait l'objet de controverses. Si la seconde est
généralement aujourd'hui à peu près unanimement écartée du corpus des œuvres du peintre, pour être considérée comme de la main d'un suiveur du XVIIIe siècle,
l'authenticité de la première semblait admise depuis que l'exposition Vermeer de 1998 l'ait d'ailleurs prise comme affiche, signe de la volonté sans faille, de la part
de la National Gallery of Art de Washington, de la faire passer comme telle. Il est cependant avéré que le musée de Washington a accepté de prêter ses œuvres au musée
Mauritshuis lors de l'exposition de 1995 à condition que La Fille au chapeau rouge soit reconnue comme authentique, bien que la plupart des experts l'attribuent à
l'entourage de Vermeer. Dernier tableau encore largement sujet à caution, Une Jeune Femme au virginal.
Seuls quatre tableaux sont datés, Sainte Praxède (1655), donc, mais aussi L'Entremetteuse (1656), L'Astronome (1668) et Le Géographe (1669) — des analyses scientifiques
ayant levé les derniers doutes pesant sur l'authenticité des mentions de ces deux derniers tableaux en 1997. Si différents critères, plus ou moins rigoureux, ont été
proposés, comme l'évolution des costumes, ou l'âge des modèles revenant d'une toile à l'autre, qu'André Malraux suppose de la famille de l'artiste, la chronologie des
œuvres continue de faire débat parmi les spécialistes, tels Albert Blankert et Arthur K. Wheelock.
   - Faussaires :
Les incertitudes concernant l'œuvre de Vermeer attirèrent bon nombre de faussaires, qui essayèrent de tirer parti de son énorme popularité au XXe siècle. Le plus célèbre
d'entre eux est sans conteste Han van Meegeren, un peintre néerlandais dont Le Christ et les pèlerins à Emmaüs fut célébré en 1937 comme un joyau du maître de Delft, et
trouva à ce titre une place d’honneur lors d'une exposition célébrant 450 chefs-d'œuvre hollandais de 1400 à 1800, tenue en 1938 au Musée Boijmans Van Beuningen de
Rotterdam. Son faux le plus retentissant, parmi d'autres toiles encore, reste cependant Le Christ et la femme adultère, qui fut acquis en 1943 par Hermann Göring, jaloux
de L'Art de la peinture que possédait Hitler. Cette vente causa la perte du faussaire : emprisonné en 1945 pour avoir cédé des trésors culturels néerlandais aux nazis,
van Meegeren dévoila, pour sa défense, la supercherie. Cet aveu choqua le monde de l’art, au point qu'une vague d’autocritique s’empara des musées pour démasquer un bon
nombre d’« anciens maîtres ». On suppose désormais que Theo van Wijngaarden, un ami de van Meegeren, est l'auteur du faux, remisé dans les réserves de la National
Gallery of Art de Washington, Jeune Fille riant.
   - Lieux de conservation :
Plus aucun Vermeer ne se trouve aujourd'hui à Delft, et son œuvre est aujourd'hui dispersée aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Autriche, en
Irlande, et aux États-Unis. La quasi-totalité des tableaux reste exposée dans des musées, si l'on excepte Sainte Praxède, appartenant à la collection de Barbara Piasecka
Johnson, Une Jeune femme au virginal, acquis aux enchères par le millionnaire Steve Wynn le 7 juillet 2004, et revendu en 2008 à un collectionneur new yorkais, ainsi que
Le Concert, volé à l’Isabella Stewart Gardner Museum dans la nuit du 18 mars 1990, qui n'a toujours pas été retrouvé.
En 2009, une demande de restitution est déposée auprès du Ministère de la culture autrichien par les héritiers du comte Jaromir Czernin, concernant L'Art de la peinture
conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Ce tableau avait en effet été acheté par Hitler en 1940, et les héritiers considéraient, depuis les années 1960, que
cette vente s'était faite sous la contrainte, à un prix tout à fait en dessous de sa valeur. La commission autrichienne sur la restitution des œuvres d’art spoliées par
les nazis leur donne finalement tort en 2011.
Fortune de l'œuvre et références culturelles à Vermeer :
   - Peinture :
Les peintres de la seconde moitié du XIXe siècle redécouvrent et célèbrent Vermeer à la suite de la critique. Renoir par exemple tient La Dentellière du Louvre pour
l'un des deux plus beaux tableaux du monde, tandis que van Gogh fait remarquer à Émile Bernard, dans une lettre de juillet 1888, « la palette de cet étrange peintre »,
et notamment « l'arrangement jaune citron, bleu pâle, gris perle » de La Femme en bleu lisant une lettre, qui lui est si « caractéristique ». Camille Pissarro, quant à
lui, considère la Vue de Delft comme un de ces « chefs-d'œuvre [hollandais] qui se rapprochent des impressionnistes ».
Le surréaliste Salvador Dalí rend plusieurs fois hommage à Vermeer : en 1934, dans Le Fantôme de Vermeer de Delft, pouvant être utilisé comme table, en 1954 en donnant
sa propre version de La Dentellière, et l'année suivante dans son Étude paranoïaque-critique de la Dentellière de Vermeer. L'histoire de ce dernier tableau, peint au
zoo de Vincennes en présence d'un rhinocéros et d'une reproduction grand format de l'original de La Dentellière, a donné lieu à un documentaire, L'Histoire prodigieuse
de la dentellière et du rhinocéros, filmé en 1954 par Robert Descharnes. Cette expérience surréaliste devait également se prolonger par la réalisation d'une des rares
sculptures de Dalí, Buste rhinocérontique de la Dentellière de Vermeer (1955).
En 1954, le précurseur du Pop art Robert Rauschenberg utilise, avec d'autres chromos de chefs-d'œuvre de l'histoire de l'Art, une reproduction de Vermeer pour son
combine painting intitulé Charlene (Stedelijk Museum, Amsterdam).
Le poète et plasticien tchèque Jiří Kolář présente l'Officier et la jeune fille riant à l'arrière-plan d'un de ses collages, et La Femme en bleu lisant une lettre dans
un autre (Birds (Vermeer), 1970).
Le Peintre Vermeer dans son atelier (1968), directement inspiré de L'Art de la peinture, est également l'une des œuvres majeures du peintre américain contemporain
Malcolm Morley.
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