Eugène Delacroix
1798 - 1863
Peintre Français
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Biographie Eugène Delacroix (1798-1863)
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Les années de synthèse :
Par ailleurs, grâce à un voyage en Afrique du Nord et à son séjour en Algérie du lundi 18 au jeudi 28 juin 1832, Delacroix aurait alors visité le harem d'un ancien reis
du Dey qu'il évoquera dans sa peinture des femmes d'Alger dans leur appartement, du Salon de 1834. (Louvre, cat. no 163) scène qu'il reproduit de mémoire dans son
atelier dès son retour. Cette visite est finalement rendue possible par l'intervention de Poirel, ingénieur au port d'Alger, qui lui présente un ancien corsaire qui
accepte d'ouvrir les portes de sa maison au jeune français. Delacroix est transporté par ce qu'il voit: «C'est comme au temps d'Homère, s'écrit-il, la femme dans la
gynécée, brodant de merveilleux tissus. C'est la femme comme je la comprends».
Grâce à ce voyage, il fut l'un des premiers artistes à aller peindre l'Orient d'après nature, ce qui valut, outre de très nombreux croquis et aquarelles, quelques belles
toiles de la veine des Femmes d'Alger dans leur appartement, tableau à la fois orientaliste et romantique, l'orientalisme étant caractéristique des artistes et écrivains
au XIXe siècle.
Les premiers grands ensembles décoratifs :
C’est le 31 août 1833 que Thiers, ministre des Travaux Publics de l’époque, confia à Delacroix, sa première grande décoration : la « peinture sur muraille » du Salon du
Roi ou Salle du Trône, au Palais Bourbon (actuelle Assemblée nationale). Cette commande lui fut réglée : 35 000 francs. Cet ensemble est composé d’un plafond, avec une
verrière centrale entourée de huit caissons (quatre grands et quatre petits), de quatre frises situées au-dessus des portes et fenêtres, et de huit pilastres. Il fut
peint à l’huile, sur toiles marouflées, et les frises à l’huile et à la cire, directement sur le mur afin d’obtenir une matité plus proche de la détrempe. Les pilastres
furent peints eux aussi sur les murs, en adoptant la même technique, mais en grisaille. Cette commande fut terminée au début de 1838 et réalisée sans collaborateurs,
excepté des ornemanistes pour les décors dorés, en particulier Charles Cicéri (1782-1868), peintre décorateur et aquarelliste, qui se fit connaître au Salon de 1827, en
exposant des aquarelles.
Dans les quatre caissons principaux, il a représenté quatre figures allégoriques symbolisant pour lui, les forces vives de l’État : la Justice, l’Agriculture,
l’Industrie et le Commerce, et la Guerre. Les quatre plus petits, disposés aux quatre angles de la pièce, entre les caissons principaux, sont couverts de figures
d’enfants150, avec des attributs, comme :
   - La chouette de Minerve pour la Sagesse,
   - La massue d’Hercule pour la Force (vertu),
   - Le ciseau et le marteau pour les Arts.
Dans les trumeaux allongés, séparant les fenêtres et les portes, ont été peints en grisaille, les principaux fleuves de France la Loire, le Rhin, la Seine, le Rhône, la
Garonne et la Saône). L’océan et la Méditerranée, cadre naturel du pays, ont été placés des deux côtés du trône. Son travail fut bien accueilli par les critiques, qui,
dans leur ensemble, lui reconnurent les talents d’un grand décorateur, à l’égal d’un Primatice ou d’un Medardo Rosso. Pour eux, Delacroix avait su allier intelligence
et culture, en choisissant des thèmes adaptés à l’espace et au volume du lieu à décorer. La Salle du Trône (aujourd’hui appelé salon Delacroix), où le roi se rendait
pour inaugurer les sessions parlementaires, était effectivement une pièce ingrate à décorer, de format carré, d’environ 11 mètres de côté et qu’il dut faire aménager.
Les dernières années :
   - Les derniers grands ensembles décoratifs :
À peine son œuvre fut-elle achevée dans le salon du Roi, qu'en septembre 1838 le ministre de l'Intérieur Camille de Montalivet lui confie le décor de la bibliothèque de
l'Assemblée nationale, toujours dans le Palais Bourbon. Pour ce projet d'une grande ampleur, Delacroix peindra les 5 coupoles, ainsi que les deux culs-de-four de la
salle de lecture.
Chacune des cinq coupoles est consacrée à une discipline, évoquée dans les pendentifs par des scènes ou des évènements qui l'ont illustrée : la Législation au centre, la
Théologie et la Poésie d'un côté, la Philosophie et les Sciences de l'autre.
Les deux culs-de-four qui les encadrent représentent quant à eux la Paix, berceau du savoir, et la Guerre, qui en est l'anéantissement :
   - « Attila, suivi de ses hordes, foule aux pieds l'Italie et les Arts » (cul-de-four de la guerre)
   - « Orphée vient policer les Grecs encore sauvages et leur enseigner les Arts de la Paix » (cul-de-four de la paix)
Ce travail s'échelonnera jusqu'à la fin de l'année 1847, le chantier ayant pris du retard pour divers problèmes de santé et d'autres travaux en parallèle. L'ensemble est
accueilli avec enthousiasme par la critique, et a participé à sa reconnaissance en tant qu'artiste complet, se situant dans la tradition de la renaissance italienne.
Il fut également sollicité dans le même temps pour la décoration de la salle de lecture de la bibliothèque du Sénat au Palais du Luxembourg à Paris, entre 1840 et 1846 :
   - coupole « La rencontre de Dante et Homère » : Homère, les Grecs, Orphée, les Romains.
   - quatre médaillons hexagonaux « La Philosophie », « La Théologie », « L'Éloquence », et « La Poésie ».
   - un dessus de fenêtre « Alexandre après la bataille d'Ardelles ».
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