Eugène Delacroix
1798 - 1863
Peintre Français
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Biographie Eugène Delacroix (1798-1863)
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Après cet échec cuisant, Delacroix va conserver son tableau, dans son atelier jusqu’en 1844, date à laquelle il se décide de le mettre en vente. En 1845, il trouve un
acquéreur en la personne d’un collectionneur américain, John Wilson, pour une somme de 6 000 francs. Le Salon de 1827-1828 est avec l’Exposition Universelle de 1855, la
manifestation la plus importante pour Delacroix, par le nombre de toiles présentées. En deux envois, il expose tout d’abord :
   - Le Portrait du comte Palatiano en costume souliote (1827-1828, Cleveland Museum of Art),
   - Le Christ au jardin des Oliviers (1824-1827, Eglise Saint-Paul-Saint-Louis),
   - Le Doge Marino Faliero (Wallace collection de Londres),
   - Deux chevaux de ferme anglais (1825, Brame et Lorenceau),
   - Jeune turc caressant son cheval,
   - Un pâtre de la campagne de Rome, blessé mortellement,
   - Tête d’une indienne,
   - Scène de la guerre actuelle des Turcs et des Grecs,
   - Nature morte aux homards (1826-1827, musée du Louvre),
   - L’Empereur Justinien composant ses lois (tableau aujourd’hui détruit),
Puis ce sera :
   - Le Docteur Faust dans son cabinet,
   - Milton et ses filles.
En 1828, Charles Motte, éditeur rue des Marais, publie Faust, la tragédie de Goethe (1749-1832) : celle-ci a été traduite par Philippe Albert Stapfer (1766-1840) et
illustrée d’une suite de 17 lithographies (1827-1828), par Delacroix. De Weimar, dans une lettre adressée à son ami Johann Peter Eckermann (1792-1854), Goethe est
enthousiasmé par le travail du peintre et estime qu’il a bien su retraduire les scènes qu’il avait imaginées.
C’est après la visite de Charles X à Nancy que Delacroix reçoit, le 28 août 1828, une commande du ministre de l’Intérieur. Il s’agit de La Mort de Charles le hardi ou
Le Téméraire, plus couramment appelé La Bataille de Nancy (musée des Beaux-Arts de Nancy), que le roi veut offrir à la ville de Nancy et qui ne sera terminé qu’en 1831,
et ne sera exposé au Salon qu’en 1834. Sa disgrâce n’a donc pas duré longtemps. Grâce à la protection de la famille royale, Delacroix reçoit en décembre 1828 ou en
janvier 1829, la commande de deux peintures pour la duchesse de Berry (1798-1870), veuve de l’héritier du trône légitimiste : Quentin Durward et le Balafré
(vers 1828-1829, musée des Beaux-Arts de Caen) et La Bataille de Poitiers, dit aussi Le Roi Jean à la bataille de Poitiers (musée du Louvre), qui ne seront achevés
qu’en 1830.
À la demande du duc Louis-Philippe d'Orléans (1775-1850), Delacroix peint un tableau de grande dimension (420 × 300 cm pour sa galerie historique, au Palais Royal76.
Il s’agit de Richelieu disant sa messe (1828) ou Le Cardinal de Richelieu dans sa chapelle au Palais-Royal, détruit durant La Révolution de 1848 et dont il ne reste
qu’une lithographie de Ligny figurant dans l’Histoire du Palais Royal par Jean Vatout (1830?).
En janvier, il le sollicite de nouveau pour un autre tableau inspiré de Walter Scott (1771-1832), l’Assassinat de l’évêque de Liège (musée du Louvre), tout d’abord
présenté à la Royal Academy en 1830, ensuite au Salon officiel de 1831 et enfin à l’Exposition Universelle de 1855 à Paris et à celle de Londres en 1862. Une anecdote
circule au sujet de ce tableau, concernant une nappe blanche, point capital de cette scène, que Delacroix avait du mal à peindre. En dessinant un soir chez son ami
Frédéric Villot (1809-1875), le peintre se serait fixé un ultimatum, en déclarant : « Demain j’attaque cette maudite nappe qui sera pour moi Austerlitz ou Waterloo ».
Et ce fut Austerlitz. Pour la charpente de la voûte, il s’était inspiré de croquis faits au Palais de justice de Rouen et du vieux hall de Westminster qu’il avait visité
durant son séjour à Londres.
C’est à partir de 1830 que Delacroix commence à écrire, comme critique d’art, cinq articles pour La Revue de Paris, fondée en 1829 par le docteur Véron (1798-1867).
Le premier de ses articles, consacré à Raphaël (1483-1520), paraît en mai et le deuxième, sur Michel-Ange (1475-1564), en juillet84. Dans ces deux articles, il y exprime
son admiration pour ces deux artistes, qui ont eu une grande influence sur son œuvre. Ce qui lui permet également d’y exposer ses propres convictions esthétiques.
Les journées du 27, 28 et 29 juillet 1830 ont lieu les évènements, qui devaient précipiter la chute de Charles X (1757-1836) et propulser au pouvoir, Louis-Philippe
(1773-1850). Sur les trois concours organisés le 30 septembre, par le nouveau gouvernement, pour la décoration de la Salle des séances, dans la nouvelle Chambre des
Députés, au Palais Bourbon, le peintre se présente aux deux derniers. Les sujets proposés sont :
   - Le Serment de Louis-Philippe Ier à la chambre des Députés en août 1830,
   - La Protestation de Mirabeau (1749-1791) contre le congé signifié par Louis XVI aux États généraux par la bouche du marquis de Dreux-Brézé (1766-1829),
   - Boissy d’Anglas (1726-1826) tenant tête à l’émeute.
Delacroix se voit préférer Nicolas-Auguste Hesse (1795-1869), élève de Gros (1771-1835), pour Mirabeau et Jean-Baptiste Vinchon (1787-1855) pour Boissy d’Anglas
(1756-1826). Le jury est composé de Guérin (1774-1833), Gros et Ingres (1780-1867). Cette injustice est récupérée par Achille Ricourt (1798-1874), écrivain et
journaliste, fondateur de L'Artiste, une grande revue d’art, pour la défense de la cause romantique. Louis Boulanger (1806-1867) y écrit un article sur « Un des
Cinquante Boissy d’Anglas » : « Mon peintre, c’est Delacroix. Tout cela vit, tout cela se meut, se tord et accélère le mouvement du sang dans vos artères … C’est
l’accent de la nature saisi dans ce qu’il a de plus inattendu, qualités précieuses, qui seules révèlent le grand peintre, mais qui malheureusement le révèlent trop
souvent à un trop petit nombre ».
La longue lettre, intitulée « Lettre sur les concours » que Delacroix avait adressée le 1er mars 1831, a été également publiée par la revue, afin d’accentuer la
controverse. C’est un violent réquisitoire contre les concours, opposant les médiocres, aux Rubens, aux Raphaël, aux Hoffmann, sur un ton plein d’ironie. L’esquisse
qu’il avait réalisée pour le deuxième sujet, intitulée Mirabeau devant Dreux-Brézé (1830), est aujourd’hui exposée au Musée National Eugène-Delacroix. Celle du
troisième sujet, Boissy d’Anglas tenant tête à l’émeute, se trouve au musée des beaux arts de Bordeaux.
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