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Alfred Sisley
1839 - 1899
Peintre Britannique
  Biographie
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Biographie Alfred Sisley (1839-1899)
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Intentions artistiques :
Il semble admis par Gustave Geffroy, notamment, que Sisley jouit d’une reconnaissance établie de peintre impressionniste dès le lendemain de sa disparition : « Au jour
ou fut annoncé la mort de Sisley après tant de souffrances volontairement et fièrement dissimulées, il y eut un tressaillement dans tout le public renseigné. Les toiles
possédées par ceux qui attendaient par le monde le caprice des amateurs furent immédiatement recherchées ».
Aujourd’hui certains historiens s’accordent à penser que l’artiste est le représentant le plus pur de l’impressionnisme dans l’esprit et dans la forme, par ses choix de
paysage, son traitement des variations atmosphériques, la délicatesse de ses touches et de ses couleurs. Mais on lui reproche parallèlement son manque d’évolution dans
sa peinture et ses recherches picturales et de motifs. Pour François Daulte, qui est à l’origine de son catalogue raisonné, cette critique facile de monotonie apparente
des tableaux dissimule la caractéristique essentiel de Sisley : « Sisley a vu la nature plus en profondeur qu’en surface (…) il a toujours considéré que l’expression
spatiale était l’essentiel du programme pictural, la part qui lui revient en propre et qui ne doit point lui être ôtée. C’est pour cette raison sans doute que Sisley ne
s’est pas lassé de peindre tout au long de sa carrière des chemins bordés d’arbres qui disparaissent peu à peu dans le lointain ». Ainsi les routes et les rivières
fuyantes sont ses motifs préférés qu’il répète à l’infini.
Le ciel est une autre composante essentielle de son art qu’il traite avec ce même souci de vérité spatiale. Il occupe le plus souvent les trois quart de la toile.
Sisley le considère en effet comme quelque chose « qui ne peut pas n’être qu’un fond. Il contribue au contraire non seulement à donner de la profondeur à ses plans (car
le ciel a des plans comme les terrains), il donne aussi le mouvement par sa forme, par son arrangement en rapport avec l’effet ou la composition du tableau ». Car Sisley
en bon artiste impressionniste ne néglige pas non plus l’instant et le mouvement chers à tous ses confrères. Il a aimé peindre les saisons, les variations
atmosphériques, les heures du jours… Peintre des routes, il est davantage encore le peintre de l’eau, des rivières aux cours paisibles et des berges aux
feuilles mobiles. C’est souvent une impression de calme et de sérénité qui se dégage de ses œuvres. Geffroy résumera ainsi : « Sisley a vécu de la vie désintéressée et
profonde du paysagiste amoureux de nature, éloigné de la vie sociale… On peut espérer qu’il connut la sérénité et le bonheur exprimés par son œuvre de vérité et de
lumière. »
Évolution artistique :
   - Œuvres de jeunesse :
Il peint un petit nombre de tableaux dans une gamme sombre faite de bruns et de verts profonds. D’un aspect sévère, Sisley révèle son admiration pour Camille Corot ou
Gustave Courbet, ses premiers maitres, en affirmant un goût pour les valeurs et l’espace. C’est à partir de 1870 que sa palette s’éclaircit notamment dans ses paysages
nombreux représentant les rives de la Seine et les canaux parisiens. Ce motif des bords de l’eau sera un des sujets favoris de Sisley jusqu'à la fin de sa vie.
   - Les séries :
À partir du début des années 1890 Sisley fort d’une certaine reconnaissance, entreprend à l’instar de Monet, un ensemble de séries, suites de tableaux représentant le
même thème à des heures différentes (les vieilles maisons de Saint-Mammès, des sentiers aux sablons, des allées du Loing…). Sa manière s’affirme et s’élargit aux dépens
d’une vision moins spontanée, cependant selon les termes de Claude Roger-Marx « on retrouve le timbre angélique d’autrefois. » Insistant sur ce qu’il appelait
tendrement « le coin aimé du tableau. »
   - Fin de carrière :
Son séjour à Penarth à la fin de sa vie lui offre l’occasion de se mesurer aux forces d’une nature grandiose : il peint les falaises, les énormes rochers contre lesquels
s’écrasent les vagues. Cette monumentalité est retranscrite sur sa toile mais il semble que Sisley soit comme hanté et dépassé par cette nature vigoureuse.
   - Postérité :
L’unité de son travail tant dans son inspiration que sa manière de peindre marque la personnalité du peintre. Il a été attaché profondément à l’aspect naturel des
choses sans chercher à créer un style ou une théorie particulière. C’est ce qui explique son isolement et donc aussi l’inexistence de suiveurs ou d’adeptes. Sisley a
été tellement personnel dans sa retranscription de ses impressions, qu’il est une fin en soi et qu’il ne peut avoir d’imitateurs ne reconnaît pas en lui ce quelque chose
qui tiendrait du prophète comme chez Monet ou Cézanne, pour lui la sérénité de Sisley n’appelle pas à ce genre de rayonnement. Son observation des choses sert à des fins
individuelles et se rapproche de la méditation.
   - Expositions :
La première rétrospective importante consacrée aux œuvres d'Alfred Sisley a été présentée au musée d'Orsay d'octobre 1992 à janvier 1993. Cette exposition fut présentée
à la Royal Academy of Arts à Londres de juillet à octobre 1992 et à la Walters Art Gallery à Baltimore de mars à juin 1993.
A partir de 1994 le syndicat intercommunal à vocations multiples des Coteaux de Seine regroupant neuf communes des Yvelines connu sous le label Pays des Impressionnistes
a reproduit certains de ses tableaux en plein air à l'emplacement de leur création, jouxtant ceux d'autres peintres. Les sujets de Sisley mettent l'accent sur une nature
vierge de toute présence humaine. Un des circuits pédestres porte le nom de Sisley.
De septembre 2011 à janvier 2012, la première rétrospective consacrée à Alfred Sisley en Allemagne a été présentée au Von der Heydt Museum à Wuppertal.
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