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Alfred Sisley
1839 - 1899
Peintre Britannique
  Biographie
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Biographie Alfred Sisley (1839-1899)
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Période d’indépendance et de reconnaissance (1880-1895) :
En 1880 Sisley se fixe non loin de Moret-sur-Loing, conquis par cette campagne paisible et verdoyante auquel il restera fidèle jusqu'à la fin de sa vie. Le peintre
australien John Peter Russell réalise le portrait de Mme Sisley sur les bords du Loing en 1887. À cette période le groupe des impressionnistes est dispersé, après le
départ de Renoir, Sisley, Cézanne puis Monet en 1880 des expositions impressionnistes. Chacun cherche à tracer dorénavant sa propre voie. Les expositions personnelles
demeurent alors le moyen privilégié pour ces peintres de se faire reconnaître. Sisley accepte sa première exposition personnelle en 1881 à la Vie Moderne avec 14
tableaux, et une autre en 1883 dans la galerie de Durand-Ruel après celles successives de Monet, Renoir et Pissarro. Mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous et
les envois de Durand-Ruel de ses œuvres à Londres, Boston, Berlin ou Rotterdam ne sont guère plus fructueux.
En 1882 se tient la septième exposition impressionniste, avec la reformation exceptionnelle du groupe impressionniste initial (Monet, Renoir, Sisley, Pissarro…). Mais
cette réunion des peintres est la dernière. En effet, la dernière et huitième exposition impressionniste a lieu sans la présence de Sisley, Monet, Renoir et Cézanne.
Après s’être opposé à deux projets d’expositions de Durand-Ruel, Sisley contraint par ses soucis financiers, lui demande de l’aide en 1885 et lui accorde sa confiance
pour deux expositions collectives organisées à New York en 1886. Celles-ci, remportant succès, seront alors les premiers signes avant coureurs de la reconnaissance
tardive des impressionnistes. Durand-Ruel lui offre même une exposition particulière à New York début 1889 dans sa galerie qu’il a ouverte outre atlantique.
Parallèlement Sisley s’ouvre à d’autres marchands comme Georges Petit avec qui il collabore dès 1886, à l’instar de Monet, et Boussod et Valladon à partir de 1893. Ses
tableaux remportent du succès lors de la deuxième exposition internationale de peinture et de sculpture chez Georges Petit. En 1890 Sisley est admis comme membre associé
de la Société nationale des Beaux-Arts. Cette entrée lui assure alors une certaine pérennité puisqu’il y montrera ses œuvres tous les ans jusqu'à la fin de sa vie à
l’exception de 1895 et 1896.
Après avoir été vivement critiqué par Octave Mirbeau dans la chronique du Figaro du 25 mai 1892 à laquelle il répondra pour se défendre, Adolphe Tavernier, un ami
journaliste le déclara comme l’un des maîtres du paysage du XIXe siècle. En 1894, il reçoit Gustave Geffroy chez lui, qui racontera plus tard dans son livre ses
souvenirs et impressions de cette journée : il dit avoir deviné « la tristesse sous l’apparence de la résignation et les paroles enjouées (…) cette journée si parfaite
d’accueil et d’amitié est restée pour moi empreinte de ce sentiment deviné chez l’artiste vieillissant qui semblait pressentir que jamais de son vivant un rayon de
gloire ne viendrait briller sur son art ». En effet Sisley ne connaît pas le succès rencontré des impressionnistes tels Renoir ou Monet ou Degas. Pissarro écrira à son
fils Lucien dans une lettre de 1895 : « je reste, avec Sisley, comme une queue de l’impressionnisme. »
Fin de vie (1896- 1899) :
Pendant les dernières années de sa vie (1897-1899) la santé de Sisley décline : il souffre de crises de rhumatismes très douloureuses. En décembre 1896 Georges Petit
organise une grande rétrospective de l’œuvre de Sisley dans sa galerie rue de Sèze. L’artiste s’emploie à rassembler un maximum d’œuvres provenant des collections
d’amateurs. Au total l’exposition ouvrira avec 46 peintures et six pastels. Seuls Arsène Alexandre et Adolphe Tavernier parleront de l’exposition et aucune toile ne sera
vendue. L’expérience est douloureuse pour Sisley.
En 1897, il est invité en Angleterre à Londres puis à Penarth près de Cardiff. Ce séjour est le dernier moment de grande création de l’artiste : il peint les falaises,
les énormes rochers, les vagues… En rentrant il souhaite se faire naturaliser français, mais les lenteurs administratives et la perte de certains papiers ne lui
permirent pas de réaliser son vœu.
Il vit à la limite de la misère. Son épouse tombe malade et meurt le 8 octobre 1898. Il est affecté et rien ne vient éclipser son découragement. Atteint d’un cancer de
la gorge, son état empire. Il montre une forme de courage dans sa résignation. Des lettres à son docteur permettent de retracer jour après jour la fin de sa vie. Il
écrit le 13 janvier : « Je suis rompu par la douleur... Je n’ai plus l’énergie de combattre... ». Il fait appeler Monet, lui recommande ses enfants et lui dit adieu. Il
décède le 29 janvier 1899 dans sa maison à Moret-sur-Loing et est enterré au cimetière de Moret le 1er février par un temps gris et froid. Renoir, Monet et Adolphe
Tavernier sont venus de Paris.
Après sa mort :
En 1900, un an après seulement sa mort lors de la vente Adolphe Tavernier, le comte Isaac de Camondo achète l’inondation à Marly pour la somme considérable à l’époque de
43 000 francs, vendue par l’artiste à l’origine 180 francs. En 1911 il est le premier artiste impressionniste à recevoir l’hommage d’un monument commémoratif dans sa
ville de Moret.
L'art de Sisley :
Sisley est aujourd’hui considéré comme l’impressionniste même: l’essentiel de son inspiration c’est le paysage. Les personnages dans ses peintures ne sont que des
silhouettes ; en outre les portraits de ses proches (femme et enfants) et les quelques natures mortes sont rares. Selon Gustave Geffroy, l’un des ses premiers
historiographes, Sisley vouait en effet un amour instinctif au paysage. Pour lui il n’y avait dans la nature rien de laid dès lors qu’il s’agissait du rapport entre le
ciel et la terre. Il écrira : « toutes les choses respirent et s’épanouissent dans une riche et féconde atmosphère qui distribue et équilibre la lumière, établit
l’harmonie ».
Inspiration :
Sisley choisit inlassablement pour sujet de ses toiles le ciel et l’eau animés par les reflets changeants de la lumière dans ses paysages des environs de Paris, la
région de Louveciennes et de Marly-le-Roi. La région de Moret-sur-Loing eut notamment une incidence toute particulière sur l'œuvre de Sisley, comme en témoigne Un soir à
Moret. Fin d'octobre, peint en 1888. Il s’inscrit dans la lignée de Constable, Bonington et Turner. S’il subit l’influence de Monet, il s’éloigne de son ami par sa
volonté de construction qui lui fait respecter la structure des formes.
Se montrant sensible à l’écoulement des saisons, il aimait à traduire le printemps avec les vergers en fleurs ; mais ce fut la campagne hivernale et enneigée qui attira
particulièrement Sisley dont le tempérament réservé préférait le mystère et le silence à l’éclat des paysages ensoleillés de Renoir.
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