|
|
Michel-Ange
1475 - 1564
Peintre Italien
  Biographie
|
 
|
Biographie Michel-Ange (1475-1564)
Page 2
De retour à Florence, de 1519 à 1531, Michel-Ange réalise pour les Médicis la Sagrestia Nuova (sacristie neuve), une des Cappelle Medicee (chapelles Médicis), où il
sculpte notamment les tombeaux des ducs Laurent et de Julien avant de laisser terminer l'ensemble par ses élèves (notamment Montorsoli). Durant le même séjour, la
famille florentine lui commande la bibliothèque Laurentienne, destinée à accueillir les livres de Laurent le Magnifique : débutée en 1524, elle reste inachevée lors du
départ de l’artiste et ne fut terminée qu’entre 1551 et 1571 par Ammanati.
En 1527, les citoyens de Florence - encouragés par le sac de Rome - renversent les Médicis et restaurent la République. Un siège de la ville suit, où Michel-Ange vient
en aide à sa Florence bien-aimée en travaillant sur les fortifications de la ville en 1528 et 1529. La ville tombe en 1530 et le règne des Médicis est restauré.
En 1532, Michel-Ange revient à Rome après un séjour de plusieurs années à Florence — au cours duquel, il avait pris parti contre le pape dans le conflit avec l'empereur
Charles Quint — et Clément VII lui ayant pardonné, lui demande de peindre les deux murs latéraux de la chapelle Sixtine. Il devait y représenter la Chute des anges
rebelles et le Jugement dernier. Presque aussitôt, il se met à l'étude pour réaliser ce projet démesuré. Clément VII étant mort (en 1534), il songe à renoncer à ce
travail pour reprendre le Tombeau de Jules II quand le pape Paul III s'y oppose et le nomme en 1535 architecte, peintre et sculpteur du Vatican. La fresque du Jugement
dernier sur le mur d’autel fut seule exécutée pour n'être finalement achevée qu'en 1541.
En 1535, il rencontre Tommaso de' Cavalieri avec qui il aura une "amitié amoureuse" comme le révèlent ses poèmes. Il rencontre également Vittoria Colonna, avec
qui il a de longues conversations et en qui il voit une figure divine.
Le projet du tombeau de Jules II devient un mausolée contenant un simple cénotaphe dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens en 1545, soit quarante ans après la commande
initiale.
À partir de 1546, il est nommé architecte de la basilique Saint-Pierre. Il revient au plan en croix grecque proposé par Bramante et simplifie le dôme, lui donnant un
aspect plus léger. En 1561, le pape Pie IV lui confie la construction de la basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs dans les thermes de Dioclétien, œuvre qu'il
ne pourra mener à son terme.
Michel-Ange meurt, à Rome, le 18 février 1564 à l’âge de quatre-vingt huit ans. Six jours avant sa mort, il travaillait encore à la Pietà Rondanini. Il meurt en
compagnie de Tommaso de' Cavalieri. Sa vie est décrite dans Le Vite de Giorgio Vasari et la Vie de Michel-Ange d'Ascanio Condivi. Santi di Tito participa à la
préparation de ses obsèques. Selon ses volontés, son corps est rapatrié à Florence, où il est enterré dans la basilique de Santa Croce à Florence, avec les honneurs
nationaux. Ses funérailles qui sont l'objet d'une récupération politique, religieuse, institutionnelle (elles sont l'occasion de lancement de l'Académie du dessin de
Florence) et vasarienne, scellent le statut atteint par l'artiste et consacrent son mythe.
Gaspard Becerra et Bastiano da Sangallo furent ses élèves.
Architecture et urbanisme :
En 1505, Michel-Ange projette le tombeau du pape Jules II dont le projet initial, devant se placer au centre de Saint-Pierre de Rome, ne sera jamais réalisé (seul un
cénotaphe subsiste avec seulement quelques statues de Michel-Ange). En 1521, il réalise l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture de la Renaissance avec la nouvelle
sacristie de la basilique San Lorenzo de Florence, qui abrite les tombeaux des Médicis. Le pape Clément VII (un Médicis) mandate Michel-Ange pour le décor de la
bibliothèque Laurentienne ainsi que de l'escalier monumental, du vestibule, des lutrins et des sièges de la grande salle qu’Ammannati réalisera avec Giovanni Battista
del Tasso.
Il est chargé de l'aménagement de la place du Capitole, en 1538, par le pape Paul III (de son vrai nom Alexandre Farnèse), mais il commença dès 1536 par la réalisation
de l'escalier donnant sur la ville. Il y construit aussi le Nouveau Palais qui se situe sur la place du Capitole. Nommé architecte de la Basilique Saint-Pierre de Rome
en 1546, il en conduit le chantier et met en projet la construction du dôme en 1555. Parallèlement, il achève le Palais Farnèse en 1546. La Porta Pia sera son ultime
réalisation (en 1564).
Dessins :
Ses dessins sont conservés à la National Gallery of Art à Washington D.C., au Musée du Louvre à Paris, au Musée Condé de Chantilly. Notons, en particulier, L’enlèvement
de Ganymède, de 1533, année où il rencontre Tomasso de' Cavalieri, conservé au Fogg Art Museum de Cambridge et La Sainte Famille acquise par le Getty Center de Los
Angeles.
Poèmes :
À la fin de sa vie, Michel-Ange se fait aussi poète et est reconnu comme l'un des plus grands parmi ses homologues italiens, après Pétrarque et Dante. Il a écrit plus de
trois cents poèmes, sonnets et madrigaux, datables de 1507 à 1560, d'inspiration souvent humaniste. Plusieurs de ces sonnets ont été mis en musique, notamment par
Benjamin Britten (Sept sonnets de Michel-Ange) et Dmitri Chostakovitch. Ces poèmes, inédits de son vivant, seront publiés par son neveu, Michelangelo le Jeune, en 1623.
Selon le poète et critique littéraire anglais John Addington Symonds, Michelangelo le Jeune aurait travesti – pour des raisons de convenance – certains pronoms afin de
masquer l'amour que Michel-Ange portait et exprimait dans ses sonnets envers Tommaso de' Cavalieri (vers 1509-1587), de vingt-quatre ans son cadet. « Malheureusement,
avant la belle édition de M. César Guasti, publiée en 1863, les traducteurs français n'ont jamais eu sous les yeux qu'un texte défiguré par les ornements que celui-ci
s'est permis d'y ajouter, par les suppressions que s'est permis d'y faire le neveu de Michel-Ange. » écrit Alfred Mézières, dans un article de 1873.
C'est à la poétesse Vittoria Colonna qu'est longtemps revenu l'honneur d'être la destinatrice de la flamme amoureuse de Michel-Ange. Et Mézières ne fait pas exception,
s'étonnant du langage amoureux adressé à un garçon et préfèrant y voir l'admiration déguisée pour une femme de lettres : « L'obscur Thomas Cavalieri n'est
vraisemblablement qu'un prête-nom. On se demande alors quelle est la personne à qui Michel-Ange se croyait obligé de ne transmettre l'expression de sa pensée que par
intermédiaire. Aucun nom d'homme ne se présente à l'esprit ; d'ailleurs, s'il s'agissait d'un homme, à quoi bon tant de mystère ? On n'est guère tenu à de telles
précautions que dans une correspondance avec une femme. Une fois sur cette piste l'imagination fait du chemin. La date de la première lettre adressée à Thomas Cavalieri
(1er janvier 1533) correspond précisément à l'époque où ont pu commencer les premières relations de Michel-Ange et de Vittoria Colonna. »
|
 
|
|
|
|