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Pierre Paul Rubens
1577 - 1640
Peintre Hollandais
  Biographie
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Biographie Pierre Paul Rubens (1577-1640)
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Le retour à Anvers (1609-1621) :
En 1608, apprenant que sa mère est malade, Rubens décide de quitter l'Italie pour la rejoindre à Anvers, mais elle meurt avant qu'il n'arrive. Son retour coïncide avec
une période de prospérité dans la ville, grâce à la signature du Traité d'Anvers en avril 1609 qui met fin à la guerre entre l'Espagne et les Provinces-Unies et ouvre
une période de trêve de douze ans. En septembre 1609, Rubens est nommé peintre officiel de la Cour d'Albert et Isabelle, souverains des Pays-Bas de 1609 à 1621. Il
reçoit la permission spéciale d'installer son atelier à Anvers plutôt qu'à la Cour de Bruxelles, mais aussi de travailler pour d'autres clients que les seuls souverains.
Il reste proche de l'archiduchesse Isabelle jusqu'à sa mort en 1633, et on fait appel à lui à la fois comme peintre, mais aussi comme ambassadeur et diplomate. Rubens
cimente encore plus ses liens avec la ville lorsque, le 3 octobre 1609, il épouse Isabella Brant, fille de Jan Brant, citoyen d'Anvers influent et humaniste. De cette
union naissent trois enfants : Serena (1611), Albert (1618) et Nicolas (1619).
En 1610, Rubens déménage dans une nouvelle demeure, palais qu'il avait fait construire et où il vécut une grande partie de sa vie, la Rubenshuis, actuellement devenue
musée. La villa, d'influence italienne, abrite son atelier où lui et ses apprentis réalisent la plupart des peintures de l'artiste, et qui abrite également sa collection
d'art personnelle ainsi qu'une des bibliothèques les plus vastes d'Anvers. Durant cette période, il développe son atelier en accueillant de nombreux élèves et
assistants. Son élève le plus connu est alors Antoine van Dyck, qui devient rapidement le principal portraitiste flamand et qui collabore fréquemment avec Rubens. Il
travaille également avec plusieurs autres artistes actifs dans la ville, notamment le peintre animalier Frans Snyders qui contribue à réaliser l'aigle dans le tableau
Prométhée supplicié, mais aussi son excellent ami, le peintre de fleurs Jan Brueghel l'Ancien.
Rubens fait également bâtir une autre maison au nord d'Anvers dans le village de Doel, à côté de l'église. Cette demeure, appelée De Hooghuis (la grande maison), est
construite entre 1613 et 1643, et constitue sans doute un investissement.
C'est à cette période que Rubens compose des chefs-d'œuvre tels que L'Érection de la croix (1610) et La Descente de Croix (1611-1614) pour la cathédrale Notre-Dame
d'Anvers, peintures qui contribuent à faire de Rubens un peintre flamand de premier ordre peu de temps après son retour. L'Érection de la croix, par exemple, illustre la
synthèse faite par l'artiste entre La Crucifixion du Tintoret pour la Scuola Grande de San Rocco de Venise et les personnages dynamiques de Michel-Ange. Cette œuvre est
en outre considérée comme un des premiers exemples de l'art religieux baroque.
À ce moment de sa carrière, Rubens fait réaliser des estampes et des couvertures de livres, surtout par l'imprimerie plantinienne de Balthasar Moretus le Jeune, afin
d'étendre sa renommée dans toute l'Europe. À l'exception de quelques eaux-fortes remarquables, il fait seulement les dessins en laissant la réalisation des estampes à
des spécialistes, tel que le graveur flamand Lucas Vorsterman. Il fait appel à un certain nombre de graveurs formés par Hendrik Goltzius et il conçoit également la
dernière méthode de gravure sur bois avant que cette technique ne se renouvelle au XIXe siècle. Rubens instaure aussi un droit d'auteur pour ses copies, notamment en
Hollande où son travail est alors largement reproduit, mais aussi en Angleterre, en France et en Espagne.
Le Cycle de Marie de Médicis et les missions diplomatiques (1621-1630) :
Après la mort du Roi Albert d'Autriche, Rubens continue à être le peintre officiel de la Cour de l'Infante Isabelle d'Autriche de 1621 à 1633. En 1623, Rubens perd sa
fille Serena qui meurt alors qu'elle n'avait que 12 ans et trois ans plus tard, en 1626, son épouse, Isabella Brant meurt de la peste à l'âge de 34 ans.
En 1621, la reine de France Marie de Medicis lui demande de réaliser deux grands cycles allégoriques célébrant sa vie et celle de son défunt mari, le roi Henri IV, pour
décorer la Galerie Médicis du Palais du Luxembourg à Paris. Rubens achève le Cycle de Marie de Médicis en 1625 qui est actuellement exposé au Musée du Louvre, mais il ne
peut pas terminer celui d'Henri IV Marie de Médicis fest exilée de France en 1630 par son fils, Louis XIII, et elle décède en 1642 dans la même maison de Cologne où
Rubens avait passé son enfance.
Parallèlement, après la fin de la Trêve de douze ans en 1621, l'empereur et archiduc d'Autriche Ferdinand II de la Maison de Habsbourg confie à Rubens un certain nombre
de missions diplomatiques. Par exemple, lorsque le prince Ladislas IV Vasa arrive à Bruxelles le 2 septembre 1624 à l'invitation personnelle de l'Infante Isabelle
d'Autriche, l'ambassadeur français à Bruxelles écrivait : « Rubens est là pour faire le portrait du prince de Pologne, sur ordre de l'Infante ».
Entre 1627 et 1630, la carrière diplomatique de Rubens est particulièrement active. Il voyageaentre les Cours d'Espagne et d'Angleterre, essayant de ramener la paix
entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies. En 1624, Rubens est d'ailleurs anobli en tant que « noble de la maison de la sérénissime infante » par Philippe IV
d'Espagne et plus tard, en 1630, fait chevalier par le roi Charles Ier d'Angleterre pour le récompenser de ses efforts diplomatiques à faire aboutir un traité de paix
entre l'Espagne et l'Angleterre au sujet des Pays-Bas espagnols et des Provinces-Unies. Il fait également plusieurs déplacement au nord des Pays-Bas tant pour des
raisons artistiques que diplomatiques.
Rubens passe huit mois à Madrid en 1628-1629 et, en plus des négociations diplomatiques, il réalise plusieurs œuvres majeures pour Philippe IV ainsi que pour des
commanditaires privés. Il entreprend également une étude renouvelée des peintures du Titien, copiant de nombreuses de ses toiles dont Adam et Ève (1628–29) Durant son
séjour en Espagne, il se lie d'amitié avec le peintre de Cour Vélasquez et tous deux projètent de voyager ensemble en Italie. Cependant, Rubens doit revenir à Anvers et
Vélasquez fait le voyage sans lui.
Son séjour à Anvers est assez court et il se rend assez vite à Londres où il demeure jusqu'en avril 1630. L'une des œuvres majeure qu'il réalise à cette période est
l'Allégorie sur les bénédictions de la paix réalisée en 1629 et qui est actuellement exposée à la National Gallery de Londres. Ce tableau illustre l'immense intérêt que
Rubens portait à la paix et il le donna au roi Charles Ier en guise de présent.
Pendant que la réputation internationale de Rubens auprès des collectionneurs et de la noblesse étrangère continuae à croître au cours de cette décennie, l'artiste et
son atelier ont également continué à réaliser des peintures monumentales pour des clients locaux d'Anvers. L'Assomption de la Vierge achevée en 1626 pour la cathédrale
d'Anvers en est un très bon exemple.
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