|
|
Auguste Renoir
1841 - 1919
Peintre Français
  Biographie
|
 
|
Biographie Auguste Renoir (1841-1919)
Page 2
Aline, future Madame Renoir, le convint de découvrir en 1888 son village natal: Essoyes. Il écrit alors à son amie Berthe Morisot "Je suis entrain de paysanner en
Champagne pour fuir les modèles coûteux de Paris. Je fais des blanchisseuses ou plutôt des laveuses au bords de la rivière.".
De 1890 à 1900, Renoir change de nouveau son style. Ce n'est plus du pur impressionnisme ni le style de la période ingresque, mais un mélange des deux. Il conserve les
sujets d'Ingres mais reprend la fluidité des traits. La première œuvre de cette période, les Jeunes filles au piano (1892), est acquise par l'État français pour être
exposée au musée du Luxembourg. En 1894, Renoir est de nouveau père d'un petit Jean (futur cinéaste, auteur notamment de La Grande Illusion et La Règle du jeu) et
reprend ses œuvres de maternité. La jeune femme qui s'occupe de ses enfants, Gabrielle Renard, deviendra un de ses fréquents modèles.
En 1896, Renoir devient propriétaire pour la première fois de sa vie en achetant une maison à Essoyes. Ainsi, la famille Renoir se retrouve tous les été jusqu'au décès
du peintre en 1919. Essoyes sera le rendez-vous des jeux en plein air, des pique-niques, pêches, baignades aussi bien en familles qu'entres amis Julie Manet notamment en
parle dans son journal).
Cette décennie, celle de la maturité, est aussi celle de la consécration. Ses tableaux se vendent bien (notamment par les marchands d'art Ambroise Vollard et Paul
Durand-Ruel), la critique commence à accepter (comme l'animateur de La Revue blanche Thadée Natanson) et à apprécier son style, et les milieux officiels le reconnaissent
également (achat des Jeunes filles au piano, proposition de la Légion d'honneur, qu'il refuse d'abord). En 1897, lors d'une mauvaise chute de bicyclette près d'Essoyes,
village d'origine de son épouse Aline Charigot, il se fracture le bras droit. Cette chute est considérée comme responsable, du moins partiellement, de la dégradation
ultérieure de sa santé. Des rhumatismes déformants l'obligeront progressivement à renoncer à marcher (vers 1905). En 1900, Renoir est nommé chevalier de la Légion
d'honneur, puis officier en 1911.
Comme Edgar Degas, José-Maria de Heredia, Pierre Louÿs et d'autres, il appartenait à la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée.
En 1903, il s'installe avec sa famille à Cagnes-sur-Mer (voir Musée Renoir de Cagnes-sur-Mer), le climat de la région étant censé être plus favorable à son état de santé
que celui des contrées nordiques. Après avoir connu plusieurs résidences dans le vieux village, Renoir fait l'acquisition du domaine des Collettes, sur un coteau à
l'est de Cagnes, afin de sauver les vénérables oliviers dont il admirait l'ombrage et qui se trouvaient menacés de destruction par un acheteur potentiel. Aline Charigot
y fait bâtir la dernière demeure de son époux, où il devait passer ses vieux jours sous le soleil du midi, bien protégé toutefois par son inséparable chapeau. Il y vit
avec sa femme Aline et ses enfants, ainsi qu'avec des domestiques (qui sont parfois autant des amis que des domestiques) qui l'aident dans sa vie de tous les jours, qui
lui préparent ses toiles, ses pinceaux. Les œuvres de cette « période cagnoise » sont essentiellement des portraits, des nus, des natures mortes et des scènes
mythologiques. Ses toiles sont chatoyantes, et il utilise l'huile de façon de plus en plus fluide, tout en transparence. Les corps féminins ronds et sensuels
resplendissent de vie.
Renoir est désormais une personnalité majeure du monde de l'art occidental, il expose partout en Europe et aux États-Unis, participe aux Salons d'automne à Paris, etc.
L'aisance matérielle qu'il acquiert ne lui fait pas perdre le sens des réalités et le goût des choses simples, il continue à peindre dans son petit univers presque
rustique. Il essaie de nouvelles techniques, et en particulier s'adonne à la sculpture, aiguillonné par le marchand d'art Ambroise Vollard, alors même que ses mains sont
paralysées, déformées par les rhumatismes. De 1913 à 1918, il collabore ainsi avec Richard Guino, un jeune sculpteur d'origine catalane que lui présentent Maillol et
Vollard. Ensemble, ils créent un ensemble de pièces majeures : Vénus Victrix, le Jugement de Pâris, la Grande Laveuse (Fondation Pierre Gianadda, parc de sculptures,
Martigny, Suisse), le Forgeron (Musée d'Orsay). Après avoir interrompu sa collaboration avec Guino, il travaille avec le sculpteur Louis Morel (1887-1975), originaire
d'Essoyes. Ensemble, ils réalisent les terres cuites, deux Danseuses et un Joueur de flûteau.
Sa femme meurt en 1915, ses fils Pierre et Jean sont grièvement blessés durant la Première Guerre mondiale, mais en réchappent.
Renoir continue, malgré tout, de peindre jusqu'à sa mort en 1919. Il aurait, sur son lit de mort, demandé une toile et des pinceaux pour peindre le bouquet de fleurs qui
se trouvait sur le rebord de la fenêtre. En rendant pour la dernière fois ses pinceaux à l'infirmière il aurait déclaré « Je crois que je commence à y comprendre
quelque chose ».
Le 3 décembre 1919, il s’éteint dans son « Domaine des Collettes » à Cagnes-sur-Mer, des suites d'une congestion pulmonaire, après avoir pu visiter une dernière fois le
Musée du Louvre et revoir ses œuvres des époques difficiles. Il est enfin reconnu.
Dans un premier temps, il est enterré avec son épouse dans le vieux cimetière du château de Nice. Deux ans et demi plus tard, le 7 juin 1922, les dépouilles du couple
Renoir sont transférées dans le département de l'Aube où elles reposent désormais dans le cimetière d'Essoyes, comme l'avait souhaité Renoir et son épouse. Depuis,
Pierre et Jean, puis les cendres de Dido Renoir – seconde épouse de Jean – partagent sa sépulture.
Postérité :
Il subsiste sur la peinture d'Auguste Renoir un perpétuel malentendu. Elle passe aujourd'hui pour la quintessence du « bon goût bourgeois », à l'instar de ces « peintres
décoratifs » et ces « peintres de dames » réalisant des tableaux complaisants et stéréotypés, Renoir n'ayant pas toujours su éviter ce piège pour assurer sa subsistance.
Citée en exemple, sa peinture illustre l'idée que le commun des mortels se fait de la beauté en art, ses toiles abordant des sujets simples ayant trait à la vie
quotidienne, ses nus qu'il traite d'une manière opulente et sensuelle dégagent une certaine plénitude. C'est oublier que cette peinture figurative jugée mièvre et
réconfortante car évoquant la nostalgie d'un bonheur perdu et qu'on retrouve désormais dans les calendriers des postes ou les cartes postales (telle le Bal du moulin de
la Galette, l'emblème touristique du Paris en carte postale), a été rejetée par le public et les critiques pendant plus de vingt ans. Considérée par les collectionneurs
de son temps comme inachevée, maladroite et bâclée, elle a par la suite été perçue comme totalement révolutionnaire car rompant avec les conventions de l'art officiel de
l'époque. Cependant, le tournant opéré par Renoir vers 1890 lorsqu'il abandonne le plein air et renoue avec ses maîtres préférés, tels Jean-Honoré Fragonard, Raphaël ou
François Boucher lui vaut d'être accusé de trahison par ses anciens compagnons impressionnistes qui lui reprochent de sacrifier à la peinture officielle des héritiers de
Jacques-Louis David. L'histoire de l'art considère pourtant que cette dernière période de Renoir marquée par un retour vers le classicisme a fortement inspiré une jeune
génération d'artistes, tels que Picasso, Henri Matisse, Maurice Denis ou Pierre Bonnard.
|
 
|
|
|
|