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Paul Gauguin
1848 - 1903
Peintre Français
  Biographie
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Biographie Paul Gauguin (1848-1903)
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Vie en Polynésie :
En 1891, ruiné, il habite un temps à l'hôtel Delambre, au no 35 de la rue du même nom dans le 14e arrondissement, puis s'embarque pour la Polynésie, grâce à une vente
de ses œuvres dont le succès est assuré par deux articles enthousiastes d'Octave Mirbeau. Il s'installe à Tahiti (c'est là qu'il peindra le portrait de Suzanne
Bambridge) où il espère pouvoir fuir la civilisation occidentale et tout ce qui est artificiel et conventionnel. Il passera désormais toute sa vie dans ces régions
tropicales, d'abord à Tahiti puis dans l'île de Hiva Oa. Il ne rentrera en France qu'une seule fois. Les caractéristiques essentielles de sa peinture (dont l'utilisation
de grandes surfaces de couleurs vives) ne connaissent pas beaucoup de changements. Il soigne particulièrement l'expressivité des couleurs, la recherche de la perspective
et l'utilisation de formes pleines et volumineuses. Influencé par l'environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des
sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd'hui au musée des beaux-arts de Boston : D'où venons-nous ? Que sommes-nous ?
Où allons-nous ?, qu'il considère lui-même comme son testament pictural.
À Tahiti, il fait la connaissance de Téha'amana (appelée aussi Tehura), jeune fille native de Rarotonga dans les îles Cook, à l'ouest de la Polynésie française
(Gauguin la croyait originaire des îles Tonga). Celle-ci âgée de treize ans, qui devient son modèle et sa compagne. Il est très inspiré et peint soixante-dix toiles en
quelques mois. Mais après quelques années de bonheur, des soucis administratifs et plus personnels (mort de sa fille Aline en 1897, la préférée de ses cinq enfants) le
minent. Il a également des problèmes de santé : une blessure à la jambe qui ne guérit pas depuis 1894, une crise de syphilis, si bien qu'il déprime et tente de se
suicider.
Il décide alors de partir pour les Marquises afin de retrouver l'inspiration. En 1901, le voici donc à Atuona (sur l'île de Hiva Oa), dans les îles Marquises. Il lui
semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités et en essayant de se battre pour les indigènes. Malgré ce fait, il laisse sur
place une amertume des habitants et reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme
qui s'est servi des Polynésiens, surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt le 8 mai 1903. Il est enterré dans le cimetière
d'Atuona. La tombe de Jacques Brel côtoie la sienne.
Ses expérimentations sur la couleur et l'ensemble de son œuvre influencèrent l'évolution de la peinture, notamment le fauvisme du XXe siècle.
Influence de Gauguin :
En marge des Impressionnistes, Gauguin fut sans doute, avec Paul Cézanne et Vincent van Gogh, le peintre de cette fin de XIXe siècle qui eut le plus d'influence sur les
mouvements de peinture du XXe siècle. Cette influence réside probablement moins dans sa peinture que dans ses écrits, lesquels contiennent des formules qui, comme le dit
Léon Gard, « flattent ce penchant des hommes pour les recettes mirifiques, en même temps que leurs instincts de garnements déchaînés qui se saoulent d'indiscipline » :
« Comment voyez-vous cet arbre ? Écrivait Gauguin, Vert? Mettez-donc le plus beau vert de votre palette; et cette ombre? Plutôt bleue? Ne craignez pas de la peindre
aussi bleue que possible », ou encore : « Ne copiez pas trop d'après nature. L'art est une abstraction. » ou encore : « Vous connaissez depuis longtemps ce que j'ai
voulu établir : le droit de tout oser. »
Gauguin anima les mouvements mystiques et symbolistes de Pont-Aven, puis des Nabis où ses théories sur le cloisonnisme et le synthétisme étaient appuyées par les
peintres Émile Bernard, Paul Sérusier et Maurice Denis et par le critique symboliste Albert Aurier. À la mort de Gauguin, à l'occasion d'expositions lui rendant hommage,
ses idées s'étendirent, non sans extrapolation souvent, au Picasso de la période bleue et rose, puis aux groupes des fauves (André Derain, Raoul Dufy), des cubistes
(Roger de La Fresnaye), des expressionnistes allemands (Jawlensky, Otto Mueller, Ernst Ludwig Kirchner, Paula Modersohn-Becker…) et le groupe Die Brücke.
La première rétrospective eut lieu en Europe à Weimar organisée par le Comte Harry Kessler lequel était en relation avec Gustave Fayet, collectionneur qui lui prêta de
nombreuses toiles. Gustave Fayet a sans doute été le collectionneur français détenant le plus grand nombre d'œuvres de Gauguin (70 à son décès en 1925).
Gauguin en littérature :
- Paul Gauguin est le héros (avec Flora Tristan) du roman du prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa. Dans ce roman qui retrace sa vie à Tahiti, il est appelé
« Koké le Maori » en référence à son désir de devenir un véritable « sauvage », de quitter la civilisation européenne qui l'aurait détruit. Y est décrite la conception
du tableau que l'écrivain considère comme le chef-d’œuvre de Gauguin et qui s'intitule Manao Tupapau (Elle pense au revenant ou Le revenant pense à elle).
- Somerset Maugham s'est inspiré de la vie de Paul Gauguin pour son personnage Charles Strickland dans L’Envoûté (The Moon and Sixpence).
- La nouvelle Le Maître du jouir de Victor Segalen a pour protagoniste une version romancée de Gauguin. Victor Segalen est aussi l'auteur d'un article paru au Mercure
de France en juin 1904 sous le titre "Gauguin dans son dernier décor". Il a écrit, en 1916, un "Hommage à Gauguin" pour servir de préface à l'édition des lettres de
Gauguin à son ami Georges-Daniel de Monfreid.
Manao Tupapau (L'esprit des morts veille), 1892
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