|
|
Edgar Degas
1834 - 1917
Peintre Français
  Biographie
|
 
|
Biographie Edgar Degas (1834-1917)
Page 2
Collectionneur passionné :
L'ampleur de l'œuvre de Degas a fait passer sous silence son activité de collectionneur. Si l'on ignore la date à laquelle Degas commence à collectionner, on sait que
son père et son grand-père étaient eux aussi des collectionneurs passionnés. Le premier achat attesté date de 1873 et il s'agit des Champs labourés de Pissarro. Mais
dans la deuxième moitié des années 1870, il n'y a plus de trace d'achat et il semble même vendre des pastels de La Tour pour faire face aux difficultés financières
familiales. Ses achats reprennent en 1881 une fois les difficultés surmontées. Les achats de Degas des années 1870-1880 sont principalement tournés vers les artistes
participant à l'avant-garde de son époque notamment les futurs impressionnistes. Mais il s'intéresse aussi aux grands maîtres de la première moitié du siècle. En 1885,
il acquiert une petite version d'Œdipe et le Sphinx d'Ingres variante réduite de celle du Louvre. Ce genre d'achat ne devait pas être unique pendant les années 1880 car,
au moment de l'un de ses déménagements, en avril 1890, ses collections étaient suffisamment importantes pour que Degas annonce ironiquement sa nouvelle adresse ainsi :
l' « Hôtel Ingres change de place et est transféré 23, rue Ballu ».
Pendant les années 1890, Degas poursuit ses achats d'artistes modernes. Il va notamment acheter aux différentes ventes organisées par Gauguin.
En 1899, ses amis le consacrent « le Phénix des collectionneurs ». À partir de 1900 ses achats se ralentissent ; la vente Chennevière est l'occasion d'acquérir des
œuvres d'Aligny, Géricault et Ingres. Sa dernière acquisition repérée est sans doute en 1903, La Poissarde, femme assise à sa fenêtre, qu'il se procura chez Durand-Ruel
en souvenir de Destouches chez lequel il est allé poser avec sa mère, rue du Bac, un portrait présent dans sa collection.
Cette collection a pu être réunie tout d'abord parce que certaines œuvres sont des dons, de Manet, Bartholomé, Caillebotte et même presque des legs. Sa collection
englobe toute une part de la peinture française du XIXe siècle, son centre de gravité étant Ingres et Delacroix. Elle contient un nombre important de portraits ; la
majorité des œuvres sont du XIXe siècle français. L'artiste le mieux représenté est Ingres avec vingt peintures, quatre-vingt huit dessins ; l'ensemble consacré à
Delacroix comprend treize tableaux et cent-vingt neuf dessins. Ce sont ces deux peintres et Daumier que Degas considérait comme les plus grands dessinateurs du
XIXe siècle. Il conservait dix-huit cents lithographies de Daumier et deux mille estampes de Gavarni. Degas possédait aussi presque toutes les gravures de Manet. Il a
également amassé des estampes japonaises, comme beaucoup d'artistes contemporains, de Kiyonaga, Sukenobu, Utamaro et Hokusai. Les paysages sont très peu représentés dans
sa collection : sept Corot, un Sisley et trois Pissarro.
Degas vit au milieu de ses tableaux, comme en témoignent les photographies anciennes. Ses copies et ses collections sont une sorte de musée imaginaire qui lui permet
d'avoir tout ce qu'il aime et admire. Sa collection était composée à sa mort de cinq cents peintures et dessins et plus de cinq mille lithographies.
De l’admirateur d’Ingres au passionné de Delacroix :
La collection personnelle de Degas était principalement dédiée à l’art français du XIXe siècle, et en particulier à Ingres et Delacroix, deux artistes merveilleusement
représentés tant en quantité qu’en qualité. À plusieurs reprises, Degas a d’ailleurs reconnu l’admiration qu’il portait à l’art des deux grands maîtres, à leurs
techniques mais aussi à leur culture artistique. À travers leurs œuvres, Degas renouait avec les maîtres du passé et consolidait sa culture classique.
Ingres, la tradition du dessin :
L’influence d’Ingres fut certainement prépondérante dans sa jeunesse. À vingt et un ans, le jeune Degas obtient de rencontrer le vieux maître dans son atelier. La même
année, il copie avec passion des œuvres présentées dans la rétrospective consacrée à Ingres. Peint à cette époque, le premier grand autoportrait de Degas fait clairement
référence à celui d’Ingres datant de 1804. Le jeune artiste ne s’est cependant pas représenté en peintre mais en dessinateur, un porte-fusain à la main, se remémorant
peut-être les conseils qu’Ingres venait de lui prodiguer : « Faites des lignes, beaucoup de lignes, et vous deviendrez un bon artiste. »
Même à la fin de sa carrière, Degas n’abandonna pas l’approche académique qui consiste à mettre en place une composition à l’aide de dessins préparatoires, et notamment
d’études d’après modèle vivant. De la même façon qu’il préparait ses tableaux d’histoire, il a souvent recours au dessin pour ses dernières scènes de la vie moderne. Il
continue à appliquer les préceptes d’Ingres. Se souvenant des nus féminins d’Ingres comme la « Baigneuse Valpinçon », il dessine ses femmes à leur toilette, en cernant
d’un trait sombre et sensuel les contours de leur corps.
Delacroix, la couleur et le mouvement :
Degas admire les œuvres qu’Eugène Delacroix présente au Salon de 1859 et étudie sa peinture, entreprenant notamment une copie à l’huile de « l’Entrée des Croisés à
Constantinople ». Désormais, Degas s’attache à réconcilier couleur et dessin, mouvement et structure, en réalisant la synthèse des diverses influences qu’il continue à
recueillir.
Dans sa dernière période, Degas fait en effet de plus en plus appel à des coloris éclatants, voire criards, et à des harmonies de couleurs complémentaires. En digne
successeur de Delacroix, il libère sa palette de toutes contraintes pour peindre selon ses propres termes des « orgies de couleur ». En 1889, Degas voyage à Tanger sur
les pas de son illustre prédécesseur.
|
 
|
|
|
|